Jacques Mikulovic, le recteur de Mayotte s’est exprimé sur l’importance de l’éducation sur ce territoire. "Le premier besoin indispensable des élèves est la maîtrise du français", a-t-il souligné.
Un an après son arrivée au poste de recteur de Mayotte, Jacques Mikulovic a parlé de l’importante de l’éducation sur l’archipel où plus de 50% de la population a moins de 18 ans.
Au micro du Journal de Mayotte, il a été interrogé sur l’identification des besoins spécifiques du territoire. Le responsable a répondu que le "premier besoin indispensable" est la maîtrise de la langue française, suivie de la fluence en lecture, c’est-à-dire le nombre de mots lus par minutes.
Selon lui, ce nombre de mots est insuffisant pour une majorité des jeunes. "Si on réussit à améliorer cette fluence, alors les choses se combineront différemment : on va acquérir plus de vocabulaire, on va mieux lire et accéder à une certaine indépendance : trouver par soi-même les informations", a-t-il souligné.
Pour Jacques Mikulovic, la contrainte à l’école est importante, mais il faut lui donner du sens, car sans crainte symbolique de l’autorité, la violence devient primaire. "Si cette dernière est canalisée au service d’un projet, elle contribue à l’autonomie. Canaliser la violence est l’un des rôles de l’éducation", a-t-il expliqué.
Ce fut une occasion pour le recteur d’expliquer la nécessité de fixer les règles pour mettre en place le négociable et le non négociable. D’après ses dires, les éléments non négociables s’imposent et ne se discutent pas. "Ce sont des valeurs qui doivent être transmises par les adultes qui doivent être crédibles, donc exemplaires", a-t-il renchéri.
Le recteur de Mayotte a indiqué que les violences sont notamment constatées en dehors des établissements scolaires, donc aux abords et aussi sur le trajet, "ce qui n’est pas de notre ressort", a-t-il souligné. Il a indiqué qu’il est essentiel d’être en mesure de donner des perspectives aux élèves, de leur apprendre à penser et à accéder à la connaissance par eux-mêmes. "Mais ce n’est pas suffisant", selon lui. Il a aussi annoncé que 16 écoles ont reçu un avis favorable pour expérimenter des cours d’empathie.
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