La surpopulation carcérale et les conditions de travail désastreuses à la maison d’arrêt de Majicavo, à Mayotte, ont poussé le directeur de l’établissement, Nicolas Jauniaux, à démissionner lundi 7 octobre.
Le directeur de la maison d’arrêt de Majicavo à Mayotte a quitté son poste lundi 7 octobre pour protester contre les conditions de travail dans cet établissement surpeuplé. Cette prison abrite plus de 650 détenus pour seulement 278 places disponibles, selon les informations relayées par les médias. Avec un taux d’occupation dépassant les 181 %, elle figure parmi les établissements les plus saturés du pays.
En poste depuis janvier, Nicolas Jauniaux a pris cette décision après la mutinerie du 28 septembre, un mouvement impliquant une "prise d’otages". Alors qu’une centaine de détenus regagnaient leurs cellules après une promenade, un surveillant a été agressé. Ses clés et son émetteur-récepteur lui ont été arrachés.
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"En remettant ma démission, je souhaite attirer l’attention sur cet établissement et ainsi contribuer, à ma modeste mesure, à améliorer les conditions de travail des personnels et les conditions de vie des détenus", a déclaré M. Jauniaux dans une vidéo diffusée sur le site de Kwezi.
En mars 2022, le ministre de la Justice avait annoncé la construction d’un nouveau centre pénitentiaire à Mayotte pour soulager Majicavo, mais aucune décision concrète n’a encore été prise. Nicolas Jauniaux a démissionné "le cœur lourd", dans l’espoir d’attirer l’attention des autorités sur l’urgence de la situation. Son départ a pris de court les responsables locaux et les syndicats. Il espère que ce geste contribuera à une amélioration des conditions de travail des agents pénitentiaires et de vie des détenus.
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