Le dispositif PADHUE permet aux médecins diplômés en dehors de l’Union européenne d’exercer à Mayotte. Les médecins du CHM ont dit « non » au dispositif.
La Commission Médicale d’Etablissement (CME) du Centre Hospitalier de Mayotte a exprimé son désaccord, vendredi, envers le dispositif PADHUE qui permet aux médecins diplômés en dehors de l’Union européenne d’exercer sur l’île. Le vote a révélé douze voix contre, quatre abstentions et un seul vote favorable. Auparavant, les médecins diplômés hors de l’UE devaient passer des épreuves de vérification de leurs connaissances pour pouvoir exercer à Mayotte. Cependant, depuis le 4 juillet, un décret publié au Journal officiel de la République française autorise ces praticiens à exercer sans passer par ces examens préalables, grâce à une dérogation spéciale, rapporte le Journal de Mayotte.
Face à ce nouveau cadre, les représentants de la CME ont interpellé le directeur de l’ARS, Sergio Albarello, pour qu’il se prononce sur ce sujet. Ils estiment que la mise en œuvre de ce dispositif dépendait de la position des médecins du CHM. Le directeur de l’ARS a insisté sur la nécessité de mettre en place des « gardes-fous » stricts pour garantir la santé de la population de Mayotte. L’intégration de médecins diplômés hors de l’UE dépendra des décisions prises par chaque chef de service, avec une limite sur le nombre de ces praticiens par service.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Allemagne se positionne comme le deuxième plus grand recruteur mondial de médecins étrangers. Cette situation résulte d’un processus de reconnaissance des diplômes hors UE plus flexible que celui de la France. En Allemagne, les praticiens étrangers passent un examen d’équivalence de leurs qualifications, contrairement à la France où les épreuves sont plus complexes. Ainsi, en 2022, l’Allemagne comptait 52 000 médecins étrangers, tandis que la France en avait 26 000.