Une crise carcérale frappe Mayotte. Une mutinerie a éclaté dans le seul centre de détention sur l’île. Les membres du personnel pénitentiaire ont déposé un droit de retrait.
Les agents pénitentiaires de Majicavo à Mayotte sont confrontés à des conditions de travail dangereuses et à un manque de moyens.
À la suite d’un mouvement de révolte des prisonniers, ils ont été contraints de cesser le travail. Ils ont partagé l’information à travers un communiqué : "Tous les surveillants de jour de la prison de Majicavo, soit environ 60 personnes, exercent leur droit de retrait pour la deuxième journée consécutive".
La situation a dégénéré au point de nécessiter l’intervention du Groupe d’Intervention de la Gendarmerie Nationale. "Il est impossible de reprendre le travail dans ces conditions", a déclaré Saïd Gamba, représentant syndical de la CGT pénitentiaire. Les locaux ont été dépouillés, du matériel a été détruit et un agent a été blessé. Cette situation est d’autant plus préoccupante que la prison de Majicavo est l’une des plus surpeuplées de France, avec une densité carcérale avoisinant les 177%.
Samedi vers 15 heures, alors que les détenus se dirigeaient dans leurs cellules, des heurts ont éclaté. Un surveillant a été violemment agressé, se faisant voler ses clés et son radio. Un autre employé a été retenu captif des prisonniers dans la cour de promenade.
Cette surpopulation entraîne des tensions exacerbées parmi les détenus, qui se sentent livrés à eux-mêmes. "Les détenus ont pété un plomb", déplore Saïd Gamba. "Ils sont les uns sur les autres, ils n’ont rien à faire et au moindre regard de travers, ils se tapent dessus."
Selon le représentant syndical, la lutte contre la criminalité à Mayotte est compromise par la surpopulation carcérale. "On demande à la police d’arrêter et à la justice de juger, mais où allons-nous mettre les condamnés ?", s’interroge-t-il, appelant à un désengorgement rapide des prisons.