Portée par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et validée par le chef de l’Etat Emmanuel Macron, l’opération "Wuambushu" doit être lancée en fin de semaine après la fin du ramadan.
Tous les ans, de nombreux migrants africains et notamment comoriens tentent de rallier clandestinement Mayotte. Depuis 2019, l’État français a renforcé la lutte contre cette immigration clandestine. Des bateaux intercepteurs sont continuellement présents en mer et la surveillance aérienne a été augmentée. Dans le but d’intensifier cette lutte, le gouvernement français a mis en place l’opération "Wuambushu". Ce plan prévoit l’expulsion d’étrangers en situation irrégulière qui vivent dans les bidonvilles de Mayotte vers l’île comorienne d’Anjouan. Le lancement de cette opération conçue par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et validée par le chef de l’Etat Emmanuel Macron est prévu en fin de semaine après la fin du ramadan, rappelle le Huffington Post.
L’opération "Wuambushu" ("reprise", en mahorais) fait l’objet de nombreuses critiques aux Comores. Les autorités comoriennes ont accusé ce mardi 18 avril la France de vouloir semer la "violence" avec ce plan controversé. "Nous n’avons pas les moyens d’absorber cette violence fabriquée depuis Mayotte par l’État français. Une situation aussi complexe ne peut se régler de manière aussi déroutante", a déploré le gouverneur d’Anjouan, Anissi Chamsidine. De son côté, le porte-parole du gouvernement Houmed Msaidie a recommandé aux Français de renoncer vivement à cette opération.
Pour certaines organisations de la société civile comorienne, la France veut perpétrer le massacre sur l’île comorienne de Mayotte en lançant cette opération controversée. À Mayotte, les personnels de santé ont déjà prévenu face aux possibles "conséquences dramatiques" d’une telle opération anti-migrants.
Dans un communiqué commun publié il y a quelques jours, la Ligue des droits de l’homme (LHD) et plusieurs associations de défense des droits humains ont également exprimé leurs préoccupations vis-à-vis de cette opération. "Nous sommes extrêmement inquiets des conséquences humaines que l’opération militaire lancée par le gouvernement français à Mayotte va entraîner", ont écrit la LDH, le Syndicat des avocats de France (SAF), le Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gitsi) et l’Association pour le droit des étrangers (ADDE) ce jeudi 13 avril.
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