La Confédération générale des Petites et Moyennes entreprises de Mayotte (CGPME) appelle les entreprises mahoraises à attaquer Total en justice, suite à la fermeture des 7 stations-services existantes sur l’île.
Les sept stations-services de Total, les seules et uniques dont dispose Mayotte ont
fermé leurs portes jeudi, en réponse au mot d’ordre de
grève lancé à l’échelle des DOM pour protester contre l’application du décret gouvernemental fixant les prix du carburant.
Toutes les activités économiques de l’île ont tourné au ralenti en raison de ce mouvement social. Selon Le Journal de Mayotte, « plusieurs corps de métier, comme les pêcheurs ou les taxis, ont dû freiner ou cesser leurs activités. C’est le cas de certaines » entreprises, qui craignent aujourd’hui un manque-à-gagner si le blocage des stations-services perdure.
Dans un communiqué transmis à la presse locale, la Confédération générale des Petites et Moyennes entreprises de Mayotte (CGPME) appelle toutes les entreprises mahoraises à porter plainte contre la compagnie pétrolière Total, accusée d’être la principale initiatrice de la grève.
« Le groupe TOTAL fait la pluie et le beau temps dans le département, normal quand on est en situation de monopole. La fermeture des 7 stations de service de Mayotte impacte durement les entreprises locales qui n’ont guère le choix que de tourner au ralenti, voire de suspendre leur activité », écrit la CGPME.
« Cette décision unilatérale de la société Total fait perdre à nos entreprises une part importante de chiffre d’affaire alors que nous devons payer des charges obligatoires. Tous les secteurs d’activités des TPE/PME, toutes branches confondues sont aujourd’hui pris en otage par un mouvement illimité qui ne les concerne aucunement mais dont ils risquent d’être les principales victimes », poursuit l’intersyndicale.
Avant de conclure : « Face à cette situation, la CGPME MAYOTTE appelle toutes les entreprises de Mayotte de saisir la justice contre le groupe TOTAL pour refus de vente ».
Alors que Mayotte a été paralysée par la fermeture de l’ensemble de ses stations-services, la préfecture a dû réquisitionner quelques unes d’entre elles afin de fournir du carburant aux véhicules dits prioritaires, notamment ceux des services de secours et d’incendies, des services sociaux et médicaux, du SMUR, des forces de l’ordre, des services de l’État, ainsi que des véhicules chargés des interventions de sécurité civile, routière…
Outre une liste de voitures préétablie par la préfecture, un rajout a aussi été décidé afin de ravitailler les véhicules opérant dans d’autres domaines d’activités, comme le « port de Longoni et les services de transport scolaire et le transport de marchandises destinés aux commerces et aux entreprises », détaille Le Journal de Mayotte, précisant que des policiers ont été mobilisés devant les stations-services pour vérifier les cartes professionnelles des véhicules listés. Comme à La Réunion, le blocage des stations-services à Mayotte devrait se poursuivre ce vendredi.