Ben Issa Ousseni, président LR du conseil départemental, et Madi Madi Souf, président de l’association des maires de Mayotte (AMM), se sont exprimés dans une tribune dans Le Monde, intitulée ’Il faut faire le choix d’une solidarité et d’une égalité républicaines sans faille à l’égard de Mayotte’.
"L’opération ‘Wuambushu’ déclenchée par le ministre de l’Intérieur et des outre-mer Gérald Darmanin nous a donné l’espoir d’avoir été entendus. Rétablir la sécurité, éradiquer les bidonvilles, lutter contre l’immigration clandestine sont trois objectifs que nous soutenons", écrivent-ils. Madi Madi Souf et Ben Issa Ousseni ajoutent : "il s’agit de reprendre le contrôle de notre destin et de recouvrer la paix à Mayotte".
Alors les reconduites à la frontière n’ont véritablement débuté que le 17 mai, tout comme la validation le même jour de l’opération de démolition de Talus 2, les deux élus expriment leur préoccupation quant à la durée de "deux à trois mois" de présence des forces de l’ordre, récemment mentionnée par le ministre délégué aux Outre-mer, Jean-François Carenco, note Le Journal de Mayotte. Ce qui est contradictoire avec l’assurance donnée par Gérald Darmanin selon laquelle il n’y avait pas de date limite.
"Ce serait un aveu d’impuissance et un abandon impardonnable de Mayotte. Nous ne pouvons accepter cette issue honteuse, ce gâchis", déplorent-ils dans la tribune. "Les Mahorais subissent encore des violences extrêmes, comme des attaques de bandes de délinquants cagoulés et armés de machettes. Certains élus, parmi eux des maires, sont aussi pris pour cible", soulignent les deux responsables.
Afin d’obtenir une stabilité à long terme et une reconnaissance à l’échelle nationale et internationale, ils répètent leur demande à Mayotte : que le ministère des Affaires étrangères ose officiellement affirmer "la supériorité du principe de la liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes" dans le droit international, plutôt que celui de l’intangibilité des frontières soutenu par l’ONU.
Aussi, une reconnaissance complète de la patrie d’origine qui est étroitement liée à la réalisation d’une "véritable égalité sociale" est requise. "Nous ne sommes qu’à moitié Français en matière de prestations sociales. Cette discrimination est d’autant plus manifeste qu’à Mayotte tout coûte plus cher qu’en métropole", disent-ils.
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