Grillages de protection troués, locaux mal entretenus, éviers bouchés… Les locataires d’immeubles de la Société Immobilière de Mayotte (SIM) explosent de colère. Des actions communes sont, d’ailleurs, envisagées.
Les résidents de la SIM ont tiré la sonnette d’alarme quant à l’état des logements dans lesquels ils vivent quotidiennement. Depuis trois ans, ils ont demandé à ce que la société fasse des réparations, mais en vain. Selon des locataires, ils vivent avec les rats et doivent réparer eux-mêmes les soucis, sans possibilité d’en déduire les montants des loyers. Le réseau d’eau est l’un des problèmes de tous les résidents, rapporte le Journal de Mayotte.
En ce qui concerne l’électricité, les locataires ont indiqué que tous les tableaux électriques déclenchant l’allumage collectif sont ouverts. Ils doivent, en conséquence, y mettre les mains pour éviter de passer la nuit dans l’obscurité. Le souci, c’est que les enfants imitent leurs parents quand ils sont absents et peuvent s’électrocuter.
Dans les appartements, les peintures n’ont plus été refaites et il manque cruellement de poubelles collectives, notent certains plaignants. En outre, la société a décidé d’augmenter les loyers de 15 euros, sans davantage informer les locataires.
Les locataires évitent souvent de se plaindre en raison de la rareté des logements à Mayotte. En outre, la SIM a indiqué que 150 dossiers attendent d’avoir un logement. Les mécontents peuvent, dans ce cas, être remplacés par d’autres résidents plus calmes.
De l’autre côté, une famille vivant à Koungou Manga a dénoncé la difficulté d’obtenir un interlocuteur venant de la SIM. "Les deux immenses fosses septiques de l’immeuble SIM voisin débordent abondemment sous les varangues des deux immeubles, attirants moustiques et gamins qui ne cherchent qu’à y patauger. L’insalubrité gagne, en sus des odeurs rendant parfois la varangue inutilisable", a-t-elle fait part. Malgré plusieurs alertes, les services de la société n’ont jamais répondu présents.
Le manque de communication de la société a incité les résidents de Totorosa II à entreprendre une action commune. Ils vont ainsi bloquer les loyers et les déposer par la suite à la Caisse des Dépôts. Selon les plaignants, la SIM n’a peur de rien, sauf des médias.
Le directeur général de la SIM, Ahmed Ali Mondroha, a quant à lui reconnu des dysfonctionnements dans son service. Selon lui, les soucis ont débuté au départ du directeur du patrimoine depuis le mois de mars. Mais une personne l’avait récemment remplacé permettant d’améliorer les choses.
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