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La question de l’immigration clandestine sera parmi les sujets sur lesquels Emmanuel Macron devra s’exprimer durant sa visite à Mayotte.
Emmanuel Macron est attendu à Mayotte, ce mardi 22 octobre, rapporte Le Point. Lors de ce déplacement, le chef de l’Etat devra faire face au sujet de l’immigration clandestine qui provoque l’inquiétude et la colère d’une partie de la population mahoraise.
Selon les chiffres de l’Insee, 48% des 256 000 habitants sont des étrangers alors qu’en 2012, cette proportion était de 40%. Cette augmentation est due à une importante immigration des Comores. De ce fait, 95% des étrangers de Mayotte sont comoriens et parmi eux, un sur deux est clandestin, soit environ 66 000 personnes en 2015.
Par ailleurs, le nombre de migrants en provenance de la RDC, le Burundi et le Rwanda, est également en hausse. Pareillement pour les Sri-Lankais qui ont, récemment, débarqué à Mayotte. Une situation insoutenable qui a conduit la population à se mobiliser.
En 2018, plusieurs personnes ont manifesté et bloqué les routes pendant près de 6 semaines. Ils ont protesté contre l’immigration clandestine, à l’origine de l’insécurité et de la saturation des services publics, notamment de l’hôpital et des écoles.
La semaine dernière, le "Collectif des citoyens de Mayotte", à l’origine du mouvement social, a adressé une lettre à Emmanuel Macron. Il a réitéré que "l’immigration clandestine (…) menace les équilibres fragiles et dégrade l’environnement, le système éducatif, le système de santé et l’urbanisme".
Pour faire cesser les arrivées régulières de kwassas-kwassas (embarcations de fortune transportant les migrants), les Mahorais ont réclamé plus de moyens de la part du gouvernement. En réplique, ce dernier a mis en place l’"opération Shikandra", en août. Elle comprend des effectifs militaires et douaniers supplémentaires pour atteindre 25 000 reconduites à la frontière, fin 2019.
Ce dispositif prévoit une consolidation de la lutte en mer, avec une augmentation du nombre des navires intercepteurs et une meilleure surveillance aérienne. Par ailleurs, le gouvernement a aussi intensifié les contrôles contre le travail dissimulé et les destructions d’habitats informels.
D’après le député LR, Mansour Kamardine, ces mesures sont "notoirement insuffisantes". "Les Mahorais attendent un renforcement rapide et conséquent des moyens humains et matériels de lutte contre l’insécurité et de maîtrise des frontières", a-t-il lancé.
Pour pouvoir parler de l’économie et du développement de Mayotte, il est nécessaire de résoudre, au préalable, le problème de l’immigration. Pour ce faire, cet élu a proposé de porter à 36 mois au lieu de 18, la durée de séjour régulier en France permettant à un étranger résidant à Mayotte de solliciter un regroupement familial.
Pour la députée, Ramlati Ali, il est nécessaire de durcir certains critères d’accès au séjour. Elle a également appelé à "rendre Mayotte aux Mahorais", lors d’un débat sur l’immigration à l’Assemblée.
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