Une employée du Service de Transports Maritimes se trouve actuellement au cœur d’une affaire de faux-papiers à Mayotte. Elle orchestrait des traversées VIP entre les Comores et Mayotte.
Un vaste coup de filet mené récemment par la gendarmerie de Pamandzi a permis l’arrestation d’une femme, soupçonnée d’être à la tête d’un vaste réseau de
trafic de faux-papiers. Lors de leur enquête, les gendarmes sont parvenus à identifier la suspecte, qui ne serait autre qu’une
employée du Service de Transports Maritimes (STM).
Cette femme, qui dispose d’un permis de navigation, vendait à des immigrants clandestins notamment des titres de séjour à raison de 2 500 à 5 000 euros par personne et orchestrait elle-même des traversées VIP illégales entre
Comores et Mayotte. Un trafic qui lui aurait permis d’amasser plus de 100 000 euros et de faire l’acquisition d’une nouvelle embarcation dédiée à sa basse besogne.
Cette employée du STM a joué le rôle d’un « passeur de luxe » en parallèle de son métier officiel, rapporte Mayotte Orange. D’après les enquêteurs, ce trafic de faux documents concernerait au moins 200 personnes. Dans une annonce relayée par la presse locale, la gendarmerie de Mayotte a invité « toutes personnes victimes d’Anrafa à prendre contact avec le centre opérationnel en composant le 17 ou le 02 69 60 91 35 ».
Poursuivie pour « escroquerie, aide au séjour irrégulier, faux et usage de faux », celle que les médias mahorais présentent sous le prénom d’Anrafa a été placée en détention provisoire à la maison d’arrêt de Majicavo. Lors de son interrogatoire, elle a reconnu les faits qui lui sont reprochés. Suspecté d’être impliqué dans cette affaire, son mari a toutefois été remis en liberté sous contrôle judiciaire, à l’issue de son audition.
Avant d’être interpellée le 10 février dernier, Anrafa, décrite comme une passeuse futée, aurait déjà réussi à se glisser entre les mailles du filet de la brigade de la gendarmerie nautique mahoraise. « La contrevenante s’était même faite poursuivre par les forces de l’ordre en mer mais elle était parvenue à les semer. Or, il était simple ensuite de la retrouver via la société de location de bateau. Et l’examen du GPS aura permis de démontrer que le marin au féminin s’était rendu régulièrement aux Comores pour assurer ses rotations », relate Mayotte Orange.