Mayotte connaît actuellement sa pire sécheresse depuis 1997. Après la crise de l’eau, la crainte de la crise alimentaire s’agrandit sur l’archipel.
Le manque de pluie ainsi que la crise de l’eau ont des conséquences dévastatrices sur l’agriculture à Mayotte. Les cultivateurs craignent des impacts graves sur leurs récoltes, rapporte 20 Minutes. "Toutes les cultures souffrent", a regretté Ali Ambody, le président du syndicat des éleveurs, installé à Ouangani (centre de l’île). Selon ses explications, tout le monde devrait commencer à cultiver le manioc, mais personne n’ose planter. "Je crains qu’on n’ait pas de mangues cette année", a-t-il en outre précisé.
L’archipel fait face à une énorme pénurie d’eau. Depuis le 4 septembre, les habitants de Grande-Terre sont privés d’eau deux jours sur trois. A Mamoudzou et Petite-Terre, les coupures quotidiennes ont été constatées pendant la semaine, puis 36 heures ininterrompues le week-end.
Le journal rappelle que Mayotte connaît actuellement sa pire sécheresse depuis 1997 alors que le fait de cultiver son lopin de terre fait partie intégrante de la culture mahoraise. "Plus de 60 % des Mahorais font de l’agriculture. Même les fonctionnaires sont au champ le week-end, la plupart des gens ne cultivent pas pour vendre, mais pour se nourrir", a souligné Ali Ambody.
Le syndicat des jeunes agriculteurs de Mayotte partage cette inquiétude en disant qu’ils redoutent la réduction drastique des denrées alimentaires produites sur le territoire. "Nous exhortons les autorités à prendre des mesures pour sauver l’agriculture mahoraise", a souhaité son président, Soumaïla Moeva. Ce dernier a demandé à l’Etat de déclarer la situation de calamité agricole dans le département pour l’année 2023.
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