Un quinquagénaire était jugé pour recours habituel à la prostitution de mineures de moins de 15 ans.
Lundi, un employé de la préfecture de Mayotte est passé devant le juge pour "recours habituel à la prostitution de mineures de moins de 15 ans". Le procès est inhabituel, puisque le profil du prévenu ne correspondait pas à l’accusation. En outre, une jeune femme de 18 ans est venue à la barre pour témoigner des faits qu’elle avait vécus quand elle avait 14 ans.
"Je le vois entre trois fois par jour et trois fois par semaine. Je suis rémunérée entre 50 € et 150 € selon le degré de perversion que j’acceptais", a-t-elle décrit du quinquagénaire.
Selon la jeune fille, relayée par Le Journal de Mayotte, l’accusé payait plus que les autres, mais était aussi très pervers et malveillant.
L’enquête a débuté en 2016 après le signalement de plusieurs collèges des cas inquiétants de déscolarisation d’adolescentes. Ils ont, alors, soupçonné de la prostitution. La section de recherche de la gendarmerie a, ensuite, mené un énorme travail d’investigation, rapporte Le Journal de Mayotte.
Le témoignage de l’adolescente a identifié l’employé de la préfecture. Elle a réussi à décrire l’appartement du mis en cause, le modèle de sa voiture, et même la cachette de son téléphone portable. Un témoignage dénoncé comme un "tissu de mensonges" par le quinquagénaire. "L’adolescente et ses ami(e)s venaient chez moi. Elles devaient voir en moi un homme sympathique", a-t-il plaidé.
Le prévenu nie l’évidence, a dénoncé l’avocate de la victime, Me Baudry. Elle a indiqué qu’un autre client régulier de l’adolescente a été condamné pour les mêmes chefs d’accusation. "C’est un gage de crédibilité du témoignage de ma cliente", a-t-elle poursuivi.
La défense, quant à elle, parle d’un "décor vide de sens et de fond". "Une procédure pénale doit reposer sur des faits précis, il n’y a pas de place pour les incohérences (…) Pendant 9 mois, on l’a surveillé, si c’était un pervers on aurait quelque chose, là rien", a évoqué l’avocat du prévenu.
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