Mayotte abrite 130 espèces différentes d’oiseaux, dont six nouvellement découvertes cette année. L’île se positionne comme un carrefour pour les oiseaux migrateurs venus des quatre coins de la planète.
Orchestrée par le GEPOMay, un Groupe d’Etude et de protection des oiseaux de
Mayotte, une vaste opération de comptage
ornithologique a été menée sur toute l’étendue de l’île au Lagon. Ce qui a permis de découvrir 6 nouvelles espèces d’oiseaux, rallongeant encore une longue liste de 130 espèces d’oiseaux déjà répertoriées à travers le territoire mahorais.
« Tous les mois, nous effectuons un comptage le plus exhaustif possible aux mêmes endroits,. Ces comptages s’intègrent dans l’observatoire des oiseaux côtiers, une opération nationale coordonnée par la Réserve naturelle de France (RNF) qui évalue les populations d’oiseaux sur les côtes françaises », expliquedans les colonnes du Journal de Mayotte François Jeanne, du GEPOMay.
Une équipe d’une vingtaine de volontaires a participé à ces comptages, effectués notamment sur la terre ferme, sur le littoral, au cœur des mangroves, au large des côtes de l’île…d’où le déploiement d’importants moyens matériels dont des vedettes, bateau ou avion léger de type ULM pour réaliser des opérations de photo-comptages.
A l’issue de ces observations grandeur nature, le GEPOMay a découvert que Mayotte, en dépit de la petite taille de l’île, abriterait plus d’espèces d’oiseaux que La Réunion. « En 2013, nous avons une liste de 130 espèces différentes. On compte plus d’espèces à Mayotte qu’à La Réunion. Certaines sont très communes, d’autres beaucoup plus rares et certaines n’ont même été observées qu’une seule fois », note François Jeanne. Avant d’ajouter : « Nous avons tous les cas de figure, de l’oiseau isolé jusqu’aux 15.000 sternes ensemble sur un îlot de sable ! »
D’après Le Journal de Mayotte, les 6 espèces nouvellement découvertes sont entre autres, le Coucou Geai, le Faucon Hobereau, la Sarcelle Hottentote, la Rousserole SP, le Labbe à longue queue et l’Océanite frégate. Cette dernière étant observée il y a à peine un mois.
Auteur de ces deux dernières découvertes ornithologiques, Yannick de Mayotte Découverte a réussi cet exploit au terme d’une série de sorties en mer au cours desquelles il prend des photos ou réalise des vidéos avant de les transmettre au GEPOMay qui se charge ensuite de leur identification.
« On part de zéro, tout est à mettre en œuvre et on sait qu’il y a pas mal de choses à découvrir. En métropole, observer une nouvelle espèce sur le territoire, c’est peine perdue. Ici, on peut considérer qu’on a encore au moins une vingtaine d’espèces à répertorier. Je ne serais pas surpris si dans 10 ans, la liste des oiseaux de Mayotte compte 150 espèces », déclare-t-il dans les pages du Journal de Mayotte.
Selon lui, Mayotte manque cruellement d’ornithologue, ce qui rend difficile la prospection de diverses espèces d’oiseaux peuplant l’île. « Il y a beaucoup d’inconnues sur les espèces à Mayotte. Leur nombre, leur mode de vie… Nous travaillons à réaliser la première base de données qui répertorie tous les oiseaux de Mayotte ».
Autre constat, Mayotte se positionne comme une île carrefour pour de nombreux oiseaux migrateurs venus des quatre coins de la planète. « Nous sommes au carrefour de deux axes de migrations. L’axe Nord-Sud concerne les oiseaux qui vivent durant l’été dans l’hémisphère Nord, en Europe ou en Asie. Après avoir niché, les conditions de vie devenant plus difficiles avec l’arrivée de l’automne, ils effectuent alors leur voyage post-nuptial vers l’hémisphère Sud », décrypte le GEPOMay, pour qui certains oiseaux vivant en Scandinavie ou en Mongolie passent chaque année quelques temps à Mayotte.
« La deuxième migration se fait d’Est en Ouest, avec des oiseaux malgaches qui se rendent sur les côtes est-africaines pour chercher, là encore, de nouvelles ressources alimentaires », a-t-on ajouté. Forte de ses richesses ornithologiques, « Mayotte pourrait prochainement être classée en ZICO, Zone importante pour la conservation des oiseaux », conclut Le Journal de Mayotte.