Christophe Ena/AP/SIPA
Pour sa première prise de parole sur Mayotte, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a affiché une volonté de continuité avec l’action de son prédécesseur Gérald Darmanin. La nouveauté concerne des accords d’expulsions vers les pays d’Afrique des Grands Lacs.
Interpellé lors des premières questions au nouveau gouvernement par la députée RN Anchya Bamana, Bruno Retailleau a exposé les grandes lignes de sa politique pour Mayotte. Pendant de son intervention, le ministre de l’Intérieur a rappelé son déplacement en mai dernier dans le département, où il avait pu constater une situation qualifiée d’"urgence". Il a dressé un bilan alarmant de la crise migratoire. Selon lui, "la moitié de la population est étrangère, dont la moitié en situation irrégulière". Cette pression migratoire se répercute sur l’emploi, avec un taux de chômage frôlant les 40%, et sur la sécurité, marquée par des "caillassages de bus de soignants" sur le territoire.
Sur le volet sécuritaire, Bruno Retailleau a annoncé le maintien des effectifs de police et de gendarmerie. Aux 1 150 gendarmes et policiers s’ajouteront quatre escadrons de gendarmerie mobile et 300 gendarmes spécialisés. Une décision saluée par les députés de la majorité ainsi que l’ancien Premier ministre Gabriel Attal, marquant l’adhésion au plan initié par le précédent gouvernement. En matière diplomatique, Bruno Retailleau a dévoilé une nouvelle initiative : la mise en place d’accords bilatéraux avec les pays voisins des Grands Lacs, notamment la République Démocratique du Congo (RDC). À partir d’octobre, des vols groupés permettront de reconduire en RDC les étrangers en situation irrégulière présents à Mayotte.
Bruno Retailleau a également abordé la question du rideau de fer maritime, dispositif initié par son prédécesseur pour endiguer l’arrivée des migrants en provenance des Comores à bord des kwassas. Bien qu’il n’ait pu détailler les avancées de ce projet, le ministre de l’Intérieur a évoqué une "évaluation à long terme". L’implantation d’un ponton à l’îlot Mtsamboro, point le plus proche d’Anjouan, et l’utilisation de technologies de détection modernes font partie des stratégies envisagées.
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