La hausse incessante des prix à la consommation pèse lourd sur le budget des ménages à Mayotte. Les détails.
La question de la vie chère devient de plus en plus pressante dans certains territoires ultramarins, notamment à Mayotte. En août, une hausse des prix de 0,3 % des prix à la consommation a été constatée par rapport au mois précédent. Sur un an, l’inflation atteint 2,4 %, un chiffre largement supérieur à la moyenne nationale. Cette situation touche en particulier les produits alimentaires, les produits manufacturés et l’énergie, qui sont essentiels dans le budget des ménages mahorais.
Dans les détails, les produits alimentaires frais ont bondi de 10,7 % sur un an, soit quatre fois plus que la moyenne nationale. Les hausses de prix dans ce secteur sont alarmantes, alors que l’alimentation représente 23 % des dépenses des ménages mahorais. Anouar Soumaila Moeva, agriculteur, souligne que les exploitants tentent de compenser leurs pertes en maintenant leurs tarifs au même niveau que ceux des supermarchés. Toutefois, cette stratégie ne peut pas durer indéfiniment.
L’inflation ne se limite pas à l’alimentaire. Les prix de l’habillement et des chaussures ont également grimpé. De plus, les tarifs de l’énergie ont crû de 0,5 % en raison de la flambée des prix des produits pétroliers, avec une augmentation de 19,9 % de l’électricité sur un an. En août, les prix de l’énergie ont encore accéléré, atteignant +8,5 % après une hausse de 7,9 % en juillet. Ce secteur représente environ 9 % du budget des ménages mahorais, accentuant la pression sur leur pouvoir d’achat.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer ces envolées des prix à la consommation, notamment les tensions géopolitiques et les perturbations des chaînes d’approvisionnement. Par ailleurs, le marché mahorais dépend en grande partie des importations. Ce qui expose les ménages à la volatilité des tarifs de fret, tant aérien que maritime. Enfin, la sécheresse de l’année dernière a réduit la production agricole, augmentant la rareté des produits locaux. Cette situation a également entraîné une hausse des vols dans les exploitations, ainsi qu’une déforestation qui aggrave la crise.
Sources : Mayotte 1ère, Le Journal de Mayotte