Mayotte totalise 13 000 entrées illicites au niveau de ses frontières en un an. Rien que pour les 8 premiers mois de 2013, 9 000 migrants clandestins ont débarqué sur l’île.
Depuis que Mayotte est devenue le 101è département français, le phénomène d’immigration clandestine est devenu incontrôlable. Selon les chiffres du Ministère de l’Intérieur que Figaro s’est procurés, « la police et la gendarmerie locale y ont constaté plus de 9000 infractions à l’entrée et au séjour des étrangers », rien qu’entre janvier et août de cette année. D’ici fin décembre, ce chiffre pourrait grimper à 13 000, craint-on.
Les Comoriens constituent la majorité des « éloignés », affirme la Police aux frontières (PAF), parlant de 7 300 cas en 8 mois.
De par son statut nouvellement acquis, l’île aux parfums suscite l’intérêt de ses voisins, notamment pour la qualité des soins médicaux. Le dernier rapport sénatorial sur le département souligne en effet que « la majorité des personnes venant à Mayotte souhaite bénéficier de la qualité du système de santé mahorais, notamment pour les accouchements, et bénéficier, pour leurs enfants, de la nationalité française. Mamoudzou (chef-lieu du département) est ainsi qualifiée de première maternité de France, voire d’Europe ».
Pour le député UMP Claude Goasguen, la situation à laquelle Mayotte est confrontée doit emmener l’Etat à prendre une disposition ferme, notamment par rapport à l’Aide médicale d’État (AME). Celle-ci devrait être mise en place à Mayotte « à moyen terme » mais le gouvernement doit aussi se préparer déjà en amont à « une hausse importante des dépenses », estime lerapporteur spécial de la commission des finances en charge de ce dossier santé.
Pour l’instant, rappelle l’élu, le département applique le système de « bons roses » pour prendre en charge les familles d’immigrants. « Il permet aux enfants dont les parents n’ont pas les moyens financiers suffisants d’accéder aux soins. Toutefois, leur délivrance se fait de manière aléatoire. Les familles sont parfois confrontées à un refus de renouvellement sans justification », fait-il remarquer.
La situation relève pourtant de l’urgence pour Mayotte qui voit avec l’arrivée de ces vagues incessantes d’immigrants la « recrudescence de certaines pathologie » comme « des maladies de la peau liées à la qualité de l’eau, aux accidents domestiques et à un mauvais accès à la nourriture (avec de nombreux cas de malnutrition », selon le constat établi par Médecins du monde.
« Se pose alors la question de l’accès aux soins des personnes souffrant de ces pathologies », interpelle l’élu UMP réclamant toujours de la part du ministèredes Affaires sociales et de la Santé les chiffres exacts sur le fond à allouer à la mise en place de l’AME ainsi que le calendrier d’exécution.