La célébration d’un mariage entre deux femmes à la mairie de Mamoudzou, le 25 mai dernier, a déclenché une polémique à Mayotte, exacerbant les tensions entre l’autorité politique et religieuse. Les réactions du grand Cadi de Mayotte et du président du Conseil départemental témoignent de cette confrontation.
Dans un communiqué, le grand Cadi à Mayotte a rappelé que la religion musulmane n’est pas d’accord avec le mariage homosexuel. Il a souligné que cette pratique va à l’encontre des valeurs et des traditions mahoraises. La diffusion de cette position religieuse sous l’en-tête du Conseil départemental a cependant suscité une controverse quant à l’ingérence de l’autorité religieuse dans les affaires publiques.
Ben Issa Ousseni s’est opposé à l’intervention du grand Cadi, rapporte Outre-mer La Première. Le président du Conseil départemental reproche au guide spirituel d’avoir émis une position religieuse sans concertation préalable avec les autorités politiques.
Autrefois juges à part entière, les Cadis avaient des prérogatives étendues dans le domaine juridique et familial. Mais depuis la départementalisation de Mayotte, leur autorité est désormais limitée, mais ils restent des médiateurs et des figures respectées dans la communauté. Ben Issa Ousseni envisage de réformer le conseil cadial pour lui accorder plus d’autonomie, tout en préservant son rôle de guide religieux.