Mansour Kamardine, député LR de Mayotte, a déploré les mesures prises pour Mayotte dans le cadre de la crise sanitaire, lors du journal télévisé d’Antenne Réunion. Atteint du Covid-19, il se confie également sur son état de santé.
"Je crois qu’il n’y a pas d’autre mot que de qualifier ça d’épreuve, extrêmement difficile. Je veux dire à tous, d’écouter les conseils qui leurs sont donnée, les gestes barrières, le confinement. De ne pas sous estimer la bête car elle sait être violente. Moi ça fait quinze jour que je suis drôlement frappé. On se bat, car aux témoignages d’amitié, d’affection de nombreuses personnes, mais c’est une situation extrêmement difficile. (...)
Vous avez l’impressions qu’il y a quelque part un forgeron avec deux soufflets qui appuie. On sent monter dans les poumons deux souffles de chaleur, c’est très pénible. Vous cherchez votre souffle mais vous ne l’avez pas, vous ne comprenez pas ce qui se passe. C’est extrêmement violent.
Ça va nettement mieux, parce que le soufflet de mon forgeron n’est plus, mais il reste quand même cette tension. Cette fois ci, elle ne vous prend pas directement dans les poumons, (...) ça vous laisse le temps de pouvoir respirer, chaque jour (...) est une très grande victoire, une grande liberté ", confie le député LR de Mayotte.
L’Agence régionale de Santé Mayotte indique que 186 cas confirmés de coronavirus ont été confirmés à Mayotte. 4 personnes sont en réanimation.
Il s’agit là de " la situation estimée, ou vu par les autorités administratives en charge de ce dossier, mais la réalité est toute autre", selon le député LR de Mayotte.
" La réalité est d’une ampleur sans précédent, les gens ne l’imaginent pas. Dans les villages, dans les maisons, dans les quartiers, un peu partout, les gens sont atteints, ils ont ressortis les vieilles recettes de grand mère. (...) Je crois savoir que beaucoup de gens, ont été atteints sans forcément être passés par la case hôpital, parce que le dispositif est totalement inadapté aux réalités mahoraises. Rien de sérieux n’est fait pour prendre en compte la situation de décalage de réalité. (...)
Je ne sais pas si le porte-hélicoptère apporte des effets positifs, puisque le dispositif a été conçu de manière à ce que les gens n’aient plus envie d’aller à l’hôpital. Les gens ne vont pas à l’hôpital. (...) Vous ne pouvez pas appeler un médecin. Il faut appeler le 15, c’est un parcours du combattant. Je regarde pour moi, à la sortie, je n’ai pas de rendez-vous de contrôle, mais on me demande de me surveiller moi même, de prendre ma tension, mon poul, et m’écouter moi même, et si ça ne va pas, d’appeler. Imaginez ce qui ne savent pas manipuler un téléphone, ou qui ne peuvent pas s’acheter un thermomètre et ainsi de suite, comment est ce qu’ils vont faire ?
Nous sommes dans une situation totalement décalée, si on y prend pas garde, soit heureusement, les méthodes traditionnelles progressent et protègent les gens, soit c’est l’hécatombe. Ce ne sera pas l’action de l’État, je suis désolé", déplore t-il.