Ce nouvel épisode de guerre de port n’a pas plu aux salariés de Manu-Port, dont l’agrément a été retiré par le conseil général. Une trentaine de personnes ont demandé mercredi matin une audience au président du conseil départemental.
Un porte-container de 196 m opéré par la compagnie CMA-CGM a été empêché d’accoster par les autorités portuaires à Longoni. Une situation que la principale compagnie à desservir à Mayotte a du mal à comprendre. Franck Magarian, vice-président Procurement Ports & Terminals de la CMA-CGM a confié qu’il n’y avait aucun problème de sécurité ou de sûreté. L’interdiction d’accès au port est donc illégitime, a ajouté le responsable. Il a ensuite souligné que la situation est dommageable pour les Mahorais, car le coût de la desserte va augmenter. "Nous sommes une entreprise privée, le coût final va se répercuter sur le client donc sur les Mahorais", a-t-il déploré.
Le conseil général a en effet retiré à Manu-Port l’habilitation de la manutention sur le Port de Mayotte. Une situation qui affecte profondément la principale compagnie à desservir à Mayotte. "Pour des raisons de sécurité, les personnels de ladite société ne sont plus habilités à conduire les engins de manutention, faute de production des attestations de formation", est-il indiqué dans le courrier du président de la collectivité, Soibahadine Ibrahim Ramadani repris par le Journal de Mayotte.
Les salariés de Manu-Port, craignant un chômage technique, ne sont pas restés les bras croisés face à cette situation. Une délégation composée d’une trentaine de personnes s’est alors déplacée ce mercredi matin au conseil général afin de demander audience au président du conseil départemental. Ces représentants du personnel étaient reçus par les membres du cabinet Soibahadine Ibrahim Ramadani et Issa Abdou, 1er vice-président de la collectivité après quelques heures d’attente. A l’issue de la rencontre, le conseil départemental a gardé la même position, a observé Jacques Martial Henry, chargé de mission de MCG. Dans l’attente d’une nouvelle réunion prévue vendredi matin à 9h, cet ancien conseiller départemental demande la levée de l’interdiction qui affecte Manu-Port.
Accédez à notre dossier sur Mayotte.