Dans les quartiers informels de Mayotte, où de nombreuses résidences ne sont pas connectées au système d’approvisionnement en eau potable, des files d’attente se forment devant les points d’eau publics. La situation de crise liée à l’eau y est particulièrement aiguë, incitant les résidents à recourir à de l’eau non potable pour leurs besoins quotidiens.
"C’est la galère, mais on n’a pas le choix, on s’adapte", déplore un jeune homme de 19 ans, dans des propos relayés par les médias comme geo.fr. Dans ces zones de vie précaire, surnommées bangas ou bidonvilles, les habitations en tôles ondulées se nichent le long des collines. Le logis de ce garçon qui a témoigné, par exemple, se limite à un simple lit et une télévision. Face aux défis liés à l’approvisionnement en eau à partir des fontaines publiques, il dit avoir "lâché l’affaire". "On se lève à trois heures du matin sans être sûr de pouvoir remplir ses bidons", relate-t-il.
Face à la plus grave sécheresse qu’ait connue l’île depuis 1997, l’approvisionnement en eau courante est actuellement restreint à un jour sur trois, avec une disponibilité de seulement 18 heures par jour pour les résidents connectés au réseau. Pour près d’un tiers de la population, comprenant les habitants de zones non raccordées au réseau, une situation encore plus précaire persiste, comme c’est le cas dans le quartier du jeune homme. "Avant, nous allions tous à la borne-fontaine payante située au pied du quartier. Aujourd’hui, c’est devenu mission impossible", se plaint-il à cause du nombre de personnes qui font la queue.
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Selon Anthony Bulteau, coordinateur de terrain pour l’association Solidarités International, la consommation d’eau dans les quartiers précaires de Mayotte se limite à 15 litres par personne par jour, comparé à 95 litres pour un ménage mahorais et environ 150 litres en France métropolitaine. En 2022, les bornes-fontaines ne représentaient que moins de 1% de la consommation totale de l’île. Cependant, la disponibilité de ces fontaines reste limitée, entraînant de longues files d’attente. Certains résidents recourent à l’eau non potable, exposant ainsi des risques sanitaires. La situation financière rend l’achat d’eau en bouteille impossible.
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