L’opération Wuambushu pourrait démarrer dès aujourd’hui à Mayotte. Des centaines de policiers, de gendarmes sont arrivés en renfort sur l’île. Une opération qui s’annonce très délicate car ce sont 10 000 expulsions qui sont prévues en l’espace de deux mois. Sur place, la population mahoraise soutient cette opération, espère qu’elle mettra fin à la violence et à la délinquance sur l’île.
Pour mesurer l’évolution de la délinquance, des chiffres ont été établis par la préfecture de Mayotte à la fin de chaque premier trimestre des années comprises entre 2020 et 2023.
Ce qui en ressort est que le sentiment d’insécurité à Mayotte est fondé au vu des chiffres de la délinquance général. Ces statistiques ont augmenté régulièrement au cours des quatre dernières années sur la période considérée :
776 faits supplémentaires ont été recensés cette année 2023, comparé à la même période en 2020, soit une hausse notable de + 24,5 % en 4 ans.
Les atteintes volontaires à l’intégrité physique (coups et blessures volontaires, violences crapuleuses, menaces ou VIF) laissent entrevoir une tendance similaire avec une progression de +27 %.
Au niveau des atteintes aux biens, (des vols avec ou sans violence, des cambriolages…), le sentiment d’insécurité a aussi sa raison d’être. Inévitablement pour les Mahorais le chiffre 2023 officiel est forcément mauvais malgré une légère baisse enregistrée. Il devient même inquiétant si l’on se focalise sur la seule catégorie des vols avec armes :
Alors qu’on en dénombrait 95 en 2020, 144 ont été recensés ce 1er trimestre soit une hausse de 66 %.