Le sénateur Saïd Omar Oili s’indigne du manque d’informations concernant les titres de séjour à Mayotte.
Depuis décembre 2023, Saïd Omar Oili demande des chiffres précis sur les titres de séjour : volume des demandes, renouvellements, profils des demandeurs. Malgré plusieurs relances, le sénateur n’a reçu que des réponses partielles. Ces données sont essentielles pour ajuster les politiques de lutte contre l’immigration clandestine à Mayotte, une région confrontée à une pression migratoire permanente.
En 2023, par exemple, 56.760 demandes de titres ont été déposées, mais seulement 20.051 ont été accordées, soit un taux de validation de 35 %. Ce chiffre contraste avec 2022, où 85 % des dossiers avaient été validés.
Saïd Omar Oili pointe aussi une faible considération de Mayotte par les administrations centrales. Il observe que les hauts fonctionnaires manquent de visibilité sur la réalité locale. Cette opacité aurait même conduit à l’exclusion de Mayotte de certaines réformes juridiques récemment adoptées pour simplifier les contentieux migratoires.
Le sénateur relie ce manque de données à des décisions qui nuisent à la région. Il cite l’annonce de la suppression des titres de séjour territorialisés par l’ex-ministre Gérald Darmanin. Sans statistiques précises, il est impossible d’évaluer combien de personnes concernées pourraient quitter Mayotte pour la métropole.
Au-delà de l’immigration, Saïd Omar Oili réclame aussi des bilans financiers précis, comme celui du contrat de convergence de 1,6 milliard d’euros, clôturé il y a deux ans. Lassé par l’absence de réponses concrètes, il envisage même de saisir la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA).
Le sénateur mahorais a adressé un courrier au ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, le 4 novembre, pour réclamer davantage de transparence. Pour lui, la visibilité des enjeux mahorais passe par un accès équitable aux informations administratives.
Source : Lejournaldemayotte.yt