Les fonds marins de la réserve nationale de l’ïlot Mbouzi dans l’Est de Mayotte ont fait l’objet d’un grand nettoyage hier. Une quarantaine de plongeurs ont participé à cette opération qui en est à sa 3è édition.
Les membres du Parc naturel marin et des brigades vertes de Mayotte, soutenus par une trentaine de bénévoles issus de 5 clubs de plongée, participent ce jeudi à un grand nettoyage des fonds marins de l’îlot Mbouzi, une réserve naturelle de l’Est du département.
Deux opérations de ce genre avaient déjà été organisées, l’une en 2010 et une autre en 2012, rappelle dans Journal de Mayotte, Fabrice Bosca, le conservateur de la réserve. « En 2010, lors de la première opération, on avait fait un repérage avec un expert sous-marin des zones les plus polluées. Cela nous avait permis de définir une bande d’une quinzaine de mètres, entre le tombant et huit mètres de profondeur, où on trouve le maximum de déchets », rajoute-t-il.
L’année d’après, les nettoyeurs bénévoles ont pu ramasser « 72 pneus, 22 bouteilles de gaz, plus de 12 mètres cubes de déchets plastiques ou métalliques », mais également « des chauffe-eaux, des frigos, des déchets médicaux ou encore des batteries de moteur avec leurs acides et leurs lames de plomb », comme le rapporte le quotidien en ligne.
90% des déchets proviennent essentiellement de Grande-Terre. Entrainés par le courant du nord, ils finissent au fin fond du lagon et s’y détériorent progressivement au grand dam de l’écosystème marin.
« Les gros déchets ont évidemment un impact direct sur la vie aquatique, on pense souvent aux plastiques qui étouffent les tortues. Mais ce sont les pollutions invisibles, chimiques, qui constituent une véritable bombe à retardement écologique. Une canette par exemple, lorsqu’elle se dégrade, largue des métaux, de la peinture et des plastiques » souligne encore Fabrice Bosca, appelant à la prise de conscience de la population entière. Il faut dire que 10% des détritus qui finissent en mer sont occasionnés par les pique-niques organisés en fin de semaine autour de la réserve. Si rien n’est fait, « nous allons peut-être assister dans les années qui viennent à un empoisonnement massif du lagon », craint ce responsable du site.
Thomas Roussel, l’un des organisateurs de cette opération, s’attend lui aussi à une attitude plus écologique de la part des habitants. « Pour moi, encore plus que le nettoyage, l’intérêt de l’opération, c’est la sensibilisation, relève-t-il. Quand on montre la quantité de déchets ramenés sur une seule opération, ça choque les gens et ça c’est utile », a-t-il déclaré.