L’ancien chef du gouvernement Manuel Valls s’est exprimé ce mercredi sur le projet de révision constitutionnelle destinée à supprimer le droit du sol à Mayotte. L’homme politique de 61 ans estime que le "le droit du sol" n’est "responsable" du désordre observé dans le 101e département français.
Le gouvernement français veut mettre un terme au droit du sol à Mayotte en raison de la crise migratoire qui touche l’île. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé le 11 février, lors d’un déplacement express dans ce département français de l’océan Indien, une réforme constitutionnelle pour le modifier.
Au cours d’un entretien accordé ce mercredi à France Inter, Manuel Valls a reconnu que Mayotte est effectivement confronté à une grave crise migratoire. L’ancien Premier ministre socialiste estime cependant que cette réforme est "inutile, inefficace et dangereuse".
"On ouvre une boîte de Pandore particulièrement dangereuse dans notre débat national."
Pour Manuel Valls, qui signe une tribune dans "Le Monde" à ce sujet, une réforme du droit du sol à Mayotte sera "inutile" et "ne réglera pas le chaos qui règne" sur place. #le710inter pic.twitter.com/xqPT2p0JiU
— France Inter (@franceinter) February 21, 2024
Il a indiqué qu’une telle réforme "ne règlera pas les problèmes sérieux" à Mayotte. "Le droit du sol" n’est pas, selon ses dires, "responsable du chaos qui règne" dans ce département.
Manuel Valls a affirmé que Mayotte est certes "le département le plus pauvre de notre pays", mais c’est aussi "le territoire le plus riche dans cette région". En supprimant totalement le droit du sol sur le territoire, cela engendrerait une "triple fracture à la fois géographique, historique et symbolique".