Comme dans les autres DOM, les stations-services mahoraises ont cessé le travail pour contester l’application du décret Lurel encadrant les prix du carburant. Sur l’île, c’est Total qui est à l’origine du blocage.
Sur l’ensemble des
DOM, les gérants des stations-services ont pris la décision de suspendre leurs activités à partir de ce jeudi 30 janvier pour protester contre les modalités d’application des décrets de fixation des prix du carburant.
Mayotte, tout comme
La Réunion, n’est pas épargnée par ce mouvement de grève illimitée. Seule différence : c’est la compagnie pétrolière Total, l’unique distributeur de l’île, qui est la principale instigatrice du blocage.
Puisqu’ « il n’y a pas de gérant de stations-service à Mayotte. Alors, par solidarité, la compagnie pétrolière s’est mise en grève », rapporte Le Journal de Mayotte. Total, qui est à la fois importateur et revendeur devient ainsi « la seule compagnie à afficher ouvertement cette position » plutôt embarrassante, ajoute le quotidien mahorais.
Ne sachant pas quelle attitude adopter face au blocage généralisé des stations-services dans les autres DOM, les salariés de Total Mayotte ont décidé d’être solidaires de leurs homologues domiens, en cessant le travail jusqu’à nouvel ordre.
Une décision qui a désagréablement surpris les automobilistes mahorais, comme le relate Le Journal de Mayotte, car «
aucun communiqué n’était tombé hier (mercredi) au soir ». Contrairement à La Réunion, la
grève illimitée des stations-services à Mayotte n’a pas été annoncée d’avance. Mis devant le fait accompli, des citoyens en colère appellent à manifester ce jeudi 30 janvier.
A l’issue d’une réunion avec trois ministères, dont celui de l’Outre-mer, 21 parlementaires ultramarins signataires d’un communiqué de presse « rappellent notamment aux gérants de stations-services que leur marge nette, ainsi que celle des grossistes, n’est pas impactée par la réforme : seule la marge des compagnies pétrolières est concernée par celle-ci afin d’aboutir à une baisse du prix à la pompe ».
Dans leur communiqué, les parlementaires invitent « les gérants de stations-services [à] cesser de se laisser manipuler par les compagnies pétrolières (…) dont le bénéfice annuel net avoisine les 40 M€ dans l’Océan indien, qui les utilisent pour défendre leur seule rente de situation Outre-mer au détriment du consommateur et des économies ultramarines ». Selon eux, le blocage des stations-services fait peser une menace sur l’emploi, les DOM n’étant pas dotés de pompes automatisées.