La Première ministre Elisabeth Borne est en visite à Mayotte ce vendredi 8 décembre. "Plusieurs crises traversent l’île, il faut y répondre concrètement", a-t-elle assuré au micro du Journal de Mayotte.
Dans une interview exclusive accordée au Journal de Mayotte, Elisabeth Borne a parlé de nombreuses crises que traverse l’île ainsi que les moyens qui seront déployés par le gouvernement. "Il faut y répondre concrètement", a-t-elle assuré. Interrogée concernant la vague de violences frappant l’archipel, la Première ministre a indiqué que son gouvernement est mobilisé et ils sont résolus à garantir la sécurité de la population mahoraise et celle de ses enfants. "Je vous confirme la construction d’une seconde prison de 400 places pour renforcer la réponse pénale", a-t-elle cité.
Dans le but de renforcer l’école, le budget est porté à 130 millions d’euros par an entre 2024 et 2027. Par ailleurs, le lycée des métiers du Bâtiment, qui représente un investissement de 100 millions d’euros, est actuellement en construction. L’académie vient d’être dotée de 50 postes d’assistants d’éducation pour renforcer l’encadrement éducatif dans les collèges et les lycées. La cheffe du gouvernement a aussi révélé que 4 000 élèves supplémentaires seront éligibles dans le programme "petits déjeuners à l’école".
Face à la délinquance juvénile, Elisabeth Borne a indiqué qu’un projet de loi pour consolider les sanctions des mineurs et responsabiliser les parents sera présenté en conseil des ministres en janvier. "J’ai également réuni avant mon départ à Mayotte le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer et le Garde des Sceaux", a-t-elle signifié. Ils se sont notamment penchés sur la question essentielle du parcours de ces jeunes ainsi que sur la prévention de la délinquance et la répression.
Selon ses dires, il est essentiel d’agir à chaque étape du parcours du jeune pour endiguer les phénomènes de violence. En outre, l’Etat s’engage à accompagner le Conseil départemental à hauteur de 100 millions d’euros pour 2024. Cette somme financera trois missions à savoir la protection maternelle et infantile, le transport scolaire et l’aide sociale à l’enfance.
Des femmes enceintes et des mineurs qui ne peuvent pas être scolarisés aux Comores sont arrivés à Mayotte. Nos confrères du Journal de Mayotte ont demandé à Elisabeth Borne si des actions diplomatiques ont été engagées. En réponse, le locataire de Matignon a dit que la relation entre la France et les Comores est "solide, basée sur le voisinage, l’amitié et la coopération". "Nous avons un objectif commun : la prospérité et la stabilité de la région. Nous coopérons dans un grand nombre de domaines, y compris bien sûr sur les enjeux migratoires", a-t-elle renchéri en notant que le gouvernement conserve comme priorité le respect des intérêts de Mayotte.
Selon la Première ministre, les moyens alloués sont considérables pour lutter contre l’immigration irrégulière en provenance des Comores et d’autres pays d’origine. L’année prochaine, le plan Shikandra 2 sera renforcé, mobilisant tous les ministères et services de l’Etat permettant une amélioration des moyens engagés pour surveiller les zones maritimes, et notamment de moderniser, d’ici 2027, les radars de surveillance en mer.
Pour assurer le développement économique et social de Mayotte, la cheffe du gouvernement a cité la modernisation et l’extension du Centre hospitalier de l’île. Elle annoncera ainsi un investissement exceptionnel de 242 millions d’euros pour financer ces travaux. Ces derniers permettront de réaménager les urgences, la maternité et le service de psychiatrie, mais aussi de construire un bâtiment de consultations. Cet investissement est également nécessaire pour améliorer la qualité des soins comme les conditions de travail des soignants.
Concernant la crise de l’eau, elle a notamment cité plusieurs mesures, dont l’extension de l’usine de dessalement à Pamandzi. Une deuxième usine de dessalement sera aussi construite à Ironi Bé et produira 10 000 m3 par jour à compter du début 2025. "Nous prévoyons avec le concours de l’Union européenne de consacrer au moins 200 millions d’euros à l’eau potable à Mayotte d’ici 2026", a-t-elle assuré.
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