Les communes les plus peuplées de Mayotte subiront sept coupures d’eau nocturnes par semaine à partir de ce lundi. La députée Estelle Youssouffa a dénoncé cette situation.
A Mayotte, la préfecture a annoncé une intensification des coupures d’eau à partir de ce lundi 17 juillet. Les communes les plus peuplées subiront ainsi sept coupures nocturnes par semaine.
Samedi 15 juillet, Estelle Youssouffa, députée Liot de l’archipel, s’est exprimée sur cette situation préoccupante au micro de France Info.
"Je voudrais quand même qu’on revienne aux fondamentaux : avoir de l’eau dans le robinet", a-t-elle réclamé. Selon ses dires, cela fait 20 ans que le gouvernement français promet des investissements et ne tient pas ses promesses.
L’élue Liot a tenu à préciser que cette situation résulte de 30 ans de manque d’investissements et d’infrastructures. "On n’a pas assez de retenues collinaires pour stocker l’eau de pluie. En fait, on a des coupures d’eau depuis 1997 à Mayotte", a-t-elle renchéri.
D’après Estelle Youssouffa, le gouvernement laisse entendre qu’il s’agit d’une situation exceptionnelle "comme si le fait qu’on ait au moins deux jours de coupure d’eau, toute l’année, sur l’archipel semble normal".
Outre les investissements qui ne sont pas à la hauteur de l’évolution de la population, "on connaît une sécheresse hors du commun", a expliqué l’élue en signifiant avoir alerté le gouvernement à plusieurs reprises. Effectivement, l’installation d’une troisième retenue collinaire est attendue à Mayotte et cela fait 20 ans qu’on en parle. Les Mahorais subissent des coupures d’eau quotidiennes de 16 heures à 8 heures du matin. La préfecture a organisé ces coupures de manière à ce que les foyers n’arrivent pas à faire leurs stocks.
Dans les supermarchés à Mayotte, le nombre de packs d’eau par client est rationné. De plus, un pack d’eau de Cristaline coûte environ 1,15 euro en métropole alors que sur l’archipel, il faut débourser au moins 5 euros pour acheter un pack de six bouteilles d’eau d’un litre et demi de la même marque. "J’alerte le gouvernement depuis mon élection. On ne comprend pas que rien ne soit pris comme mesure qui permette à nos foyers de faire face à cette crise. On l’a connue depuis plusieurs années et elle est encore plus grave que d’habitude", a fustigé Estelle Youssouffa.