Demain, l’île de Mayotte deviendra officiellement le 101 ème département français. Chaque année, des milliers de clandestins prennent la mer direction Mayotte dans l’espoir d’une vie meilleure. Pour les policiers des frontières, la lutte contre la clandestinité est un travail quotidien.
De jour comme de nuit, les radars surveillent les côtes de Mayotte. D’une portée de plusieurs dizaines de kilomètres, ces appareils surveillent la présence des Kwassa-Kwassa, ces barques de pêcheurs sur lesquelles s’embarquent des clandestins, prêts à tout pour rejoindre Mayotte.
Une brigade de la Police aux frontières patrouille quotidiennement sur les eaux mahoraises pour intercepter ces barques, à bord desquelles des dizaines de personnes espèrent atteindre l’île Comorienne. La plupart viennent de l’île d’Anjouan, toute proche des côtes mahoraises. Sur des navires équipés de radars et de projecteurs, l’objectif de ces policiers est de repérer la présence de ces bateaux de fortune. Une mission qui n’a rien d’évident et ressemble bien souvent à une vraie partie de cache-cache.
Malgré les efforts des autorités, près de 60000 clandestins habiteraient aujourd’hui à Mayotte, soit un tiers de la population de l’île. Tous ont quitté la misère des Comores dans l’espoir d’une vie meilleure. Mais une fois arrivés sur le sol mahorais, bien souvent c’est la désillusion. Dans les ruelles étroites en périphérie de Mamoutzou, les contrôles d’identité sont quotidiens.
Dans certains quartiers, les habitants alertent les clandestins de l’arrivée des policiers en criant "Moro Moro", pouvant se traduire par "la paf arrive". Les rues se vident alors et bien souvent les agents de police ne trouvent personne. Excepté lorsque certains clandestins n’entendent pas le signal et tentent de fuir. C’est alors une course poursuite entre les forces de l’ordre et les clandestins. A l’arrivée, c’est l’espoir d’une vie en France qui s’évanouit pour ceux qui sont rattrapés.
En 2010, la petite île de Mayotte a refoulé à elle seule 24000 clandestins, soit 60% de l’ensemble des expulsés du territoire français. Mais plus d’un tiers d’entre eux retenteront leur chance à bord des kwassa kwassa. C’est un lutte sans fin pour les policiers des frontières.