Lors de leur séjour express de 24 heures à Mayotte le vendredi 8 décembre, Élisabeth Borne, Première ministre, Aurélien Rousseau, Ministre de la Santé et de la Prévention, ainsi que Philippe Vigier, Ministre des Outre-Mer, ont été plongés dans un intense marathon d’activités.
Les membres du gouvernement ont parcouru plusieurs communes, offrant ainsi un aperçu de divers aspects du territoire, tout en explorant ses potentiels. Leur passage sur l’île a été caractérisé par plusieurs visites symboliques, dont celle du Centre hospitalier de Mayotte à Mamoudzou.
À leur arrivée dans les services d’urgence, de maternité, de pédiatrie et au laboratoire de l’hôpital de Mayotte, le constat est alarmant : les effectifs sont sous une grande tension. Avec un seul médecin pour toutes les urgences adultes et enfants, la situation est critique. Depuis 2008, 29 praticiens hospitaliers ont rejoint l’établissement, mais aujourd’hui, seuls 6 sont encore présents. Les services auraient pu fermer sans les renforts venus de La Réunion, de l’Hexagone et du Service de Santé des Armées. Cependant, le turn-over constant contribue à un fonctionnement en mode dégradé, nécessitant une formation intensive des renforts.
Malgré la pénurie de professionnels de santé dans de nombreuses régions françaises, l’attractivité de Mayotte est entravée par une mauvaise presse, laissant 70 % des postes de praticiens hospitaliers non pourvus au CHM. Depuis le début de l’année 2023, 1000 renforts ont été déployés, mais la situation reste précaire, note Le Journal de Mayotte.
> À lire aussi : Élisabeth Borne sur les crises à Mayotte : "Il faut y répondre concrètement"
Un cadre de bloc opératoire fait part de situations douloureuses, indiquant que les professionnels de santé, qu’ils soient locaux ou en renfort, subissent des agressions et des caillassages en se rendant ou en rentrant du travail. Face à ces violences "inacceptables", la Première ministre s’engage à mener des opérations ciblées pour rétablir la sécurité à Mayotte. Malgré les promesses, la question de savoir si l’opération Wuambushu a réduit les violences reste sans réponse.
Les investissements de l’État, soit 242 millions d’euros, visent à moderniser et étendre le Centre Hospitalier de Mayotte (CHM), notamment les services d’urgences, la maternité, la psychiatrie et la zone d’accueil des patients. Ces fonds permettront également la création d’un deuxième hôpital à Combani, dont les travaux sont prévus pour débuter en 2024, sur une durée de 5 ans, suite à une demande de déclaration d’utilité publique.
> Toute l’actualité à Mayotte sur LINFO.re