Les barrages érigés par les manifestants ont été enlevés de force ce week-end. Furieux, ces derniers ont reformé les blocages lundi 29 janvier.
Une véritable situation chaotique est actuellement constatée à Mayotte. Les manifestants en colère ont de nouveau érigé les barrages après avoir été délogés de force par le préfet ce week-end.
Lundi 29 janvier, toute l’île a été paralysée, rapporte Le Journal de Mayotte. Selon un membre du mouvement de contestation dans le sud, "la population exige des excuses publiques du préfet". "Tout le monde souffre de l’insécurité sur l’île et, en réponse, le préfet utilise la force contre les manifestants", a-t-il dénoncé.
Safina Soula, présidente du collectif 2018 n’est plus à l’origine des actions menées, mais elle les soutient et continue le combat. Elle a expliqué que la situation a déraillé alors que jusqu’à présent, ils ont privilégié le dialogue. "Nous pensions être compris par le préfet jusqu’à ce qu’il donne l’ordre de ‘dégager’ les ’mamas’ qui manifestaient pacifiquement devant la préfecture jeudi soir", a-t-elle continué.
A cause de cette décision, ils ont décliné la proposition de réunion du préfet vendredi. De plus, ce dernier a employé la force contre les barragistes. Selon cette responsable du collectif, les Mahorais sont très en colère après cette décision violente et la situation a dégénéré. "Le préfet aurait dû dire qu’il comprenait notre souffrance", a-t-elle renchéri.
Dans un communiqué, le collectif sud prévention et sensibilisation a réitéré qu’"on ne répond pas à la souffrance de la population en envoyant des CRS". "En quelques jours, les Mahorais ont constaté un déploiement inhabituel de forces de l’ordre, jamais vu sur le territoire, pour intimider des grévistes pacifiques", a-t-il pointé. Il a tenu à préciser que ces moyens n’ont jamais été déployés pour démanteler les réseaux de clandestins et les casseurs. Il a par ailleurs exhorté le préfet au dialogue avec la population, plutôt que de chercher à faire taire l’expression citoyenne en envoyant des blindés.
Une série de mesures est également mentionnée dans ce communiqué pour lutter plus efficacement contre l’insécurité et l’immigration clandestine.
Face à cette situation, le préfet s’est exprimé devant les journalistes lundi matin. Il a affirmé qu’il emploierait "les forces nécessaires pour continuer de faire lever les barrages qui asphyxient l’économie et les services publics de l’île". Selon ses dires, la majorité silencieuse de la population est "d’accord avec lui".
La députée Estelle Youssoufa lui a répliqué en s’exclamant : "Je crois que vous ne connaissez vraiment pas les Mahorais pour affirmer que la majorité d’entre eux sont d’accord avec vous. Il est temps que vous partiez !".
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