Les organisateurs du mouvement des "Forces vives" à Mayotte souhaitent poursuivre la mobilisation face à l’insécurité qui règne sur l’archipel. Ils ont appelé à "intensifier les actions".
Un congrès initié par les "Forces vives" a réuni près d’un millier de personnes dimanche 4 février à Tsingoni (ouest de Mayotte). Habitants, élus et représentants syndicaux se sont rencontrés dans un stade pour demander au gouvernement la nomination d’un médiateur pour sortir de la crise qui touche l’île depuis quelques semaines.
Pour rappel, des blocages ont été érigés sur l’île depuis le 22 janvier dans le but de dénoncer l’insécurité grandissante ainsi que l’immigration. Les organisateurs ont lancé un appel dimanche pour intensifier la mobilisation.
Selon un responsable, Zaidou Bamana, une grande manifestation sera organisée mardi à Mamoudzou, le chef-lieu de Mayotte. Les militants des Forces vives ont bloqué de nombreux axes routiers du département le plus pauvre de France. "On veut pouvoir circuler librement sur notre île, on n’en peut plus d’avoir peur", a lancé une manifestante Laouia qui porte la tenue emblématique de Zena M’Dere. Cette dernière était la cheffe de file du mouvement des "Chatouilleuses" lors de la révolte des femmes en 1966 contre les autorités comoriennes. "Il s’agit de l’emblème de nos grands-mères, qui se sont battues pour rester avec la France", a-t-elle assuré.
Le conseiller départemental Soula Saïd-Souffou a de son côté déclaré que la "population mahoraise se sent de plus en plus méprisée par le gouvernement". Pourtant, selon ses dires, on sait que la France a des intérêts stratégiques dans l’océan Indien avec Mayotte. "Si on laisse monter ce mépris, un sentiment anti-français va naître. Et ce n’est dans l’intérêt ni de la France, ni de Mayotte".
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