La mère du nourrisson de 2 mois retrouvé mort dans le centre de rétention administrative (CRA) à Mayotte réclame une contre-expertise pour faire la lumière sur ce drame.
La requête de la famille intervient alors qu’une information judiciaire a été ouverte, le 22 août, après la découverte de la mort du nourrisson au CRA de Mayotte.
Cette affaire connaît un nouveau revirement à la suite des témoignages contradictoires relevés par les associations de défense des droits des étrangers.
Il faut préciser que l’autopsie avait conclu à un décès par asphyxie, probablement dû à des régurgitations. Toutefois, des incertitudes persistent quant aux circonstances qui entourent ce drame. Nul ne sait exactement si le nourrisson était mort avant ou pendant son admission dans le centre de rétention.
A entendre les défenseurs, les récits des témoins prêtent à confusion. Pour sa part, la mère du bébé s’est dite convaincue que son enfant « était bien décédé au CRA », selon Malango Actualité. « Alors que les Policiers de la PAF (Police aux frontières, ndlr) l’ont incitée à dire dans une première audition que la mort précédait l’arrivée au Centre », affirme de son côté le papa de la jeune maman de 17 ans. Il convient de souligner que cette dernière ne parle pas français, et qu’elle est venue « en visite familiale » à Mayotte.
D’après elle, son enfant était encore vivant à son arrivée sur le 101e département et elle a même « demandé des couches » pour bébé lors de son placement au CRA. « L’infirmière a même pris la température à l’oreille du bébé », selon les associations de défense des étrangers, qui évoquent « une autre preuve de vie ».
Malango Actualité rappelle que « les deux infirmières, celle qui avait examiné les passagers à l’arrivée du kwassa (barque) et celle qui aurait ausculté le bébé en pleine nuit, ont été suspendues ».
La famille du nourrisson a demandé une contre-expertise, alors que « le juge Bohrer en charge de l’instruction vient de donner aujourd’hui (le 28 août, ndlr) l’autorisation d’inhumer », s’étonne un responsable local. « Or, la justice doit conserver le corps en cas de nouvelles expertise », souligne-t-il.
Suite à une information judiciaire ouverte par le procureur Philippe Faisandier, une nouvelle audition sera menée le 4 septembre prochain à la Brigade mobile de recherches de Dzaoudzi. Le père de la jeune maman figure parmi les personnes convoquées, toujours d’après Malango.
Source : Malango Actualité