Dans la soirée du dimanche 21 avril, la ministre de l’Outre-mer s’est exprimée sur le bilan de la première année du plan pour Mayotte. Elle voudrait multiplier les reconduites à la frontière : "On est capable de faire 30 000".
Un an après le "Plan d’action pour l’avenir de Mayotte", Annick Girardin a présenté les avancées en présence d’élus et de représentants des services de l’Etat, dimanche 21 avril, rapporte Le Journal de Mayotte.
Lors de son allocution, dont une grande partie a été consacrée à la lutte contre l’immigration clandestine, elle a indiqué qu’elle voudrait 30 000 reconduites à la frontière. Avec déjà plus de 8 000 expulsions d’étrangers en situation irrégulière cette année, elle estime qu’il est bien possible d’atteindre cet objectif. "Ce sont des années qu’on a à rattraper", a souligné la ministre.
Annick Girardin reconnaît cependant que les reconduites à la frontière ne suffisent pas pour arrêter l’immigration. Selon ses dires, empêcher le départ de la population serait la meilleure manière d’y remédier.
Les représentants du monde judiciaire pensent que la lutte devrait également se faire au niveau de ceux qui exploitent les clandestins à Mayotte. Pour le procureur Camille Miansoni, qui estime aller "aux confins de la loi", les citoyens devraient collaborer.
Devant la ministre, les échanges ont été particulièrement tendus entre partisans du respect de la loi et le maire de Kani-Keli, qui défend l’emploi de sans-papiers. Dénonçant l’immigration, le président du tribunal pointe du doigt les doubles langages d’une partie des Mahorais exploitant les étrangers. Pour le maire de Kani-Keli, les gens hébergent ou font travailler des étrangers par crainte "des bagarres" et "des scandales".
Mais cette explication a fait réagir Saïd Omar Oili, président de l’association des maires. Il a fulminé : "Je ne peux pas laisser dire que parce que nous avons peur, nous utilisons la misère des gens".
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