Avec une fréquence moyenne de 10 incidents de caillassage de bus scolaires quotidiens, le déplacement des élèves vers les établissements secondaires de l’île subit des perturbations majeures, compromettant sérieusement leur parcours éducatif.
Au matin du lundi 4 décembre, des incidents de caillassage et des tentatives de barrage dans la région de Koungou ont contraint les bus à faire volte-face, obligeant le retour des élèves à leur domicile. Le collège a assuré un accueil minimal dans ces circonstances, relate Le Journal de Mayotte. "Ce qui s’est passé à Koungou ce matin relève de la légende urbaine. Quand nous sommes arrivés, il n’y avait que 6 gamins en train de caillasser sur place", assure de son côté le colonel de gendarmerie Olivier Casties.
Pourtant, Frédéric Delouye, directeur de Transdev, la société en charge du réseau de transport scolaire Halo, a une autre version des faits. "Je respecte le travail de la gendarmerie, mais ils sont arrivés trop tard en effet, la majeure partie des caillasseurs s’étaient déjà dispersés", commence-t-il. Et "deux de nos cars ont été touchés ce matin avec 4 vitres brisées. En outre, plusieurs barrages érigés sur la route ont contraint nos bus à faire demi-tour et à ramener les enfants chez eux".
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Bilan : 12 véhicules immobilisés, "entraînant ainsi l’annulation de 4% des trajets, soit 31 courses", et quelque 1 000 élèves incapables de rejoindre leurs établissements en raison des violences urbaines. Il mentionne également une agression contre l’un des contrôleurs de ses bus à Miréréni, perpétrée par un "coupeur de route".
La semaine précédente, en raison des violences urbaines à Dembeni/Tsararano, le directeur de Transdev exprime des inquiétudes quant à la pérennité du service, avec 34 bus caillassés. Les coûts liés, estimés à 2 000 euros par bus endommagé, pèsent lourdement sur les transporteurs, entraînant des difficultés financières. Certains sont au bord de la faillite, mais le directeur salue le courage des chauffeurs qui continuent à travailler malgré ces conditions effroyables.
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