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Le ministre comorien de l’Intérieur Mohamed Daoudou s’est exprimé mercredi face au mouvement social qui secoue le 101e département français depuis des semaines.
La situation est tendue à Mayotte depuis des semaines. Alors que les Comoriens sont pointés du doigt concernant l’immigration clandestine dans le département français, le ministre comorien de l’Intérieur Mohamed Daoudou est sorti de son silence. "Nous refusons la stigmatisation qui veut que tout ce qui se passe à Mayotte soit le fait des Comoriens des autres îles" de l’archipel, a-t-il déclaré. Le responsable comorien a tiré la situation au clair en expliquant que ses compatriotes qui partent pour le 101e département français ne sont ni des violeurs ni des coupeurs de route. "Ils y vont pour du travail ou pour des soins", a-t-il précisé en indiquant être "très préoccupé" par la crise à Mayotte.
Mohamed Daoudou a par ailleurs fait savoir qu’un réseau de passeurs vient d’être démantelé avec des ramifications au Canada, en Afrique de l’Est et Mayotte. Les opérations terrestres menées par les autorités comoriennes ont permis de faire baisser le nombre de traversées, mais elles ne disposent pas encore de moyens pour effectuer un contrôle en mer, a affirmé le ministre comorien de l’Intérieur. Pour autant, il se dit prêt à collaborer avec les autorités françaises afin de mettre en place une solution pérenne contre l’immigration clandestine.
En ce qui concerne l’éventuelle expulsion massive de Comoriens depuis Mayotte, Mohamed Daoudou assure que ce n’est pas la solution. Ce qu’il faut faire c’est de veiller à la sécurité des Comoriens qui vivent à Mayotte, a indiqué le ministre comorien cité par le journal France info. "De toutes les façons, ces Comoriens sont en situation régulière, ils sont chez eux", a-t-il renchéri.