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Accusé d’avoir abandonné Mayotte, le gouvernement réplique.
Lors d’une séance publique du Sénat le jeudi 8 mars 2018, le sénateur Thani Mohamed Soilihi a rappelé au gouvernement la situation critique qui sévit actuellement à Mayotte. Il a notamment mentionné la violence dans le département. Elle serait, selon le sénateur, principalement due à "une embolie du système éducatif, aux difficultés de l’accès aux soins, au manque de logements décents, au manque des services et d’encadrement."
Face à tous ces problèmes, le sénateur a ainsi demandé à Edouard Philippe l’avenir des enfants mahorais. Il a rappelé dans la foulée les premières annonces sur la création d’une brigade de prévention de la délinquance juvénile, le renforcement des forces de l’ordre ou encore le plan de sécurisation des établissements et des transports scolaires. En conclusion, le sénateur a invité Edouard Philippe à la réflexion : "Monsieur le Premier ministre, que répondrez-vous à ceux qui disent que la République a abandonné Mayotte ?"
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En réponse au sénateur Thani Mohamed Soilihi, Edouard Philippe a confirmé les premières mesures du gouvernement pour résoudre la crise à Mayotte. Après avoir détaillé la sécurisation des écoles lors de la rentrée prévue ce lundi 12 mars 2018, il a reconnu l’urgence de mettre en place "des réponses urgentes et rapides en matière de sécurité, de lutte contre l’immigration clandestine, de la santé, du logement, des transports."
Toutefois, le Premier ministre interpelle sur la situation à Mayotte qui n’est pas récente. Des problèmes auraient empiré par le solde naturel et la crise migratoire, rappelle Edouard Philippe. "En 1918, un peu moins 15.000 habitants, en 1958, 67.000 habitants, et en 2017, 254.000. Ça n’a aucun équivalent, en termes d’équipements publics, elle impose un effort inouï. Le mécontentement ne naît pas d’une situation récente, mais de la construction d’une situation qui donne le sentiment de ne plus être maitrisable", a rappelé le chef du gouvernement.
Pour mettre fin à la crise à Mayotte, Édouard Philippe entend prochainement faire réflexion avec les élus. Plusieurs suggestions ont été amenées par le Premier ministre, dont le travail d’un nouveau statut pour la maternité ou encore la transformation en matière d’accès à la nationalité à cet établissement. Le chef du gouvernement entend mettre toutes ses chances dans la réforme du 101e département français.
Source : Mayotte.orange.fr