Lors du 10e anniversaire du conservatoire national botanique de Mascarin, la nouvelle tête de l’antenne de Mayotte explique le bilan des découvertes faisant la richesse naturelle de l’île.
Nicolas Valy explique, sous l’antenne mahoraise du Conservatoire national botanique de Mascarin à Coconi, qu’il existe plus de 4500 espèces végétales stockées dans un herbier climatisé. Il ajoute également que l’organisme a en sa possession 30 espèces encore non identifiées.
Mr Valy rappelle qu’il y a en tout 11 conservatoires botaniques nationaux en France, 10 en métropole et 1 dans les DOM. Un premier herbier a été constitué en 1992 et a finalement été rendu à Mayotte en 2008. En 10 ans d’existence, l’organisme est passé de 1 à 10 salariés et de zéro à trois serres. Il a également multiplié les matériaux de bureautique et informatique afin de mettre à jour à tout moment les infos sur la végétation mahoraise. Il y a actuellement 708 espèces indigènes recensées à Mayotte, dont 48 espèces ne se trouvent nulle part ailleurs au monde et 6 n’existent que sur le Mont Choungui. Il rajoute que 43% espèces endémiques sont menacées, dont 36 sont en danger critique.
Primo, il y a la déforestation qui est très forte lors des campagnes de plantation de canne à sucre. Secondo, il y a les plantes exotiques, importées par l’homme, très envahissantes. D’ailleurs, Nicolas Valy a évoqué 499 espèces exotiques énumérées dont 20% jugées très invasives.
À part l’intérêt scientifique, la population doit absolument voir les choses comme un « TOUT », afin d’avoir des fruits et des plantes consommables. Il faut des insectes pollinisateurs et pour le permettre, les forêts doivent rester naturelles. Les gens doivent savoir que si l’habitat naturel est détruit, cela impactera la ressource en eau et crée surtout l’érosion et ravage la ressource halieutique. Tout le monde a une responsabilité vis-à-vis du patrimoine naturel.
Prochainement, le Conservatoire fera du lobbying pour faire connaître ces espèces. L’objectif est de conserver au maximum les espèces, mais surtout de lutter contre celles invasives, en informant la population. L’organisme se penchera surtout sur les espèces encore non identifiées et rendra, en cas de volontariat, disponible sur Internet les photos de chaque herbier. Il y aura également le projet DAUPI (démarche d’aménagement urbain avec des plantes indigènes). Il s’agit d’orner les rues, les ronds-points, etc. avec des plantes indigènes.
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