Illustration/SIPA
Une enquête sociologique a été menée auprès de 252 jeunes Mahorais. Les résultats montrent un profond malaise chez la jeunesse, plutôt optimiste, mais qui ne voit pas son avenir sur l’île.
La population mahoraise est composée de jeunes âgés de moins de 18 ans, à hauteur de plus de 50 ans. Dans le cadre d’une enquête menée par Philippe Labbé, sociologue à l’université de Rennes, 252 jeunes Mahorais issus de toutes les communes, d’âges et de milieux socio-professionnels variés ont été interrogés sur cinq grands thèmes. Les principaux sujets concernent l’identité résidentielle à l’échelle du village ou du département ainsi que les aspirations des jeunes. Les résultats du sondage ont révélé que 58% des jeunes voient leur avenir en métropole. Les jeunes résidant dans les zones rurales veulent déménager vers une commune plus grande. Dans la foulée, 60% des personnes sondées ne sont pas satisfaits des propositions de leur commune.
Sur les 252 jeunes interrogés, 16% sont mineurs, 64% sont des femmes et les 83% étaient âgés de 18 à 23 ans. Plus de deux-tiers d’entre eux partagent l’idée selon laquelle "Mayotte c’est la galère". Ils dénoncent surtout l’insécurité et la difficulté à trouver un emploi. Les 33% apprécient toutefois l’esprit de communauté villageoise et estiment que "Mayotte c’est super". Les personnes enquêtées aiment surtout le "calme" et le fait que "tout le monde se connaît", rapporte Le Journal de Mayotte. Toujours est-il que les jeunes mahorais cherchent avant tout un bon métier et ensuite l’espoir d’avoir une belle maison, de gagner beaucoup d’argent, de voyager. Leur niveau d’optimisme est assez élevé, car 90% des sondés pensent pouvoir réussir leur vie. Selon le sociologue, il s’agit d’"une jeunesse optimiste, qui veut réussir et qui prend ses responsabilités".
En ce qui concerne les autres thèmes, l’enquête a révélé que les jeunes mahorais sont ultra-connectés. En effet, 93,7% d’entre eux possèdent un téléphone portable et 90% possèdent un compte sur les réseaux sociaux. Toutes les personnes ayant un emploi ont un téléphone mobile. Le sociologue Philippe Labbé y voit le signe d’une "jeunesse qui est entrée de plain-pied dans la néo-modernité".
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