Trois passeurs ont été présentés au tribunal correctionnel en comparution immédiate, lundi après-midi. Tous ont écopé d’une interdiction à vie de revenir sur le territoire français.
Les nombreuses interpellations et condamnations réalisées depuis quelques jours montrent la ténacité des autorités mahoraises dans le combat contre l’immigration clandestine. Elles témoignent plus particulièrement de l’intensité du travail en mer des agents de la PAF et de la gendarmerie. Lundi après-midi, trois passeurs ont été présentés au tribunal correctionnel en comparution immédiate. L’un d’eux est très jeune, 18 ans. Le Journal de Mayotte s’est intéressé sur ce cas particulier.
Ce jeune délinquant a été interpellé lundi au large de Petite Terre à la barre de son kwassa, avec 10 personnes à son bord, dont un enfant de 4 ans. Il est apparu à la barre posé et calme relate JDM. A côté des autres passeurs plus véhéments, lui reconnaît simplement les faits. Selon les gendarmes, il s’est simplement laissé attraper en voyant l’embarcation de la PAF. "Mon père est malade, il est aveugle, j’avais besoin d’argent", expliqu-t-il. Il affirme qu’il devait toucher 200 euros pour ce voyage d’Anjouan à Mayotte. Un des passagers explique quant à lui en avoir payé 500. Déjà condamné en juin dernier à du sursis pour des faits similaires, il amenait alors son père malade à Mayotte, il échappe à l’état de récidive légale car, absent lors du procès, il n’a été informé que dimanche de sa condamnation.
L’avocat tente de faire valoir le casier vierge de son client,
et son attitude lors de l’interpellation. Il tente aussi de faire annuler le procès, la garde à vue n’ayant été notifiée qu’une fois sur la terre ferme, et le parquet n’ayant été informé que deux heures après l’interpellation. Ces requêtes en nullité ont finalement été rejetées, et le prévenu a écopé de 6 mois de prison dont 4 assortis du sursis et aura interdiction définitive de revenir en France. Il devra en outre s’acquitter de 300 euros d’amende. Quant aux deux autres pilotes de kwassa jugés dans la foulée, ils récoltent respectivement 6 mois avec sursis et reconduite immédiate à la frontière avec interdiction de territoire de 3 ans, et pour la troisième, 7 mois de prison ferme plus 3 mois de révocation d’un sursis antérieur, soit 10 mois d’emprisonnement. Lui aussi aura interdiction à vie de revenir sur le territoire.