Dans la nuit du samedi 24 au dimanche 25 juin à Mayotte, des volontaires de Sea Shepherd ont surpris des braconniers en train de tuer des tortues marines. En réponse à ces exactions visant une espèce pourtant protégée, l’association a lancé l’opération Nyamba. Des patrouilles sillonneront les plages mahoraises afin de décourager le braconnage.
Des tortues tuées à la machette et une tortue égorgée agonisante qui a connu une mort lente et douloureuse. C’est une scène tragique à laquelle ont assistés des volontaires samedi dernier à Mayotte.
Elles ont été tuées à la machette alors qu’elles venaient pondre sur la plage de leur naissance.
"Quatre autre têtes retrouvées la nuit suivante"
"Les volontaires en patrouille ayant interrompu les braconniers, ceux ci ont pris la fuite en laissant sur place machette, couteaux et une tortue égorgée agonisante qui a connu une mort lente et douloureuse.
Quatre autres têtes ont été retrouvées la nuit suivante, sur la même plage, deux appartenaient à des tortues décapitées dans les 24 heures précédentes, les deux autres ont été tuées dans la semaine. Les têtes avaient été enterrées dans le sable et recouvertes de pierres mais elles ont été mises à nu par la marée", déplore
Sea Shepherd.
Un nombre sous-estimé de tortues tuées
Selon un chiffre officiel, plus de 230 tortues marines ont été braconnées à Mayotte en 2016. Un chiffre qui approche même 300 en 2015 d’après le Réseau d’échouage mahorais de mammifères marins et de tortues marines (Remmat) qui précise dans un communiqué que : "Le recensement entrepris tout au long de l’année par le réseau ne reflète que la partie visible du braconnage, révélée par les traces et ossements laissés sur les plages : il n’est qu’une sous-estimation du nombre réel d’actes de braconnage sur Mayotte ".
Sea Shepherd lance l’opération Nyamba
Face a ces actes visant une espèce protégée, l’association Sea Sheperd va lancer l’opération Nyamba -qui signifie tortue en mahorais- avec des sympathisants locaux et des volontaires.
"Nos équipes patrouillerons activement les plages à risque afin de dissuader le braconnage par leur présence", indique l’association.
Préservation d’un héritage naturel inestimable
"Cette mission est une première à Mayotte mais sans doute pas la dernière. Elle répond au cri d’alarme que nous ont envoyé des mahorais, soucieux de voir leur île dépérir loin des préoccupations de la métropole. Nous souhaitons travailler en collaboration avec tous ceux qui à Mayotte veulent oeuvrer à la préservation de ce qui subsiste encore d’un héritage naturel inestimable que nous nous devons de préserver pour sa valeur intrinsèque et pour les générations futures", précise Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France.