Mayotte, le 101e département français, est caractérisée par une population diversifiée incluant des pauvres et des riches, mais aussi des étrangers. L’Insee a dessiné ce visage de la population mahoraise.
Pour pallier le retard des statistiques à Mayotte, Jamel Mekkaoui, le directeur de l’antenne de l’Insee dans le département a dressé une vision d’ensemble de la population.
La population mahoraise a été multipliée par 9 depuis 1958. Alors que le nombre de 212 000 habitants en 2012 a été largement discuté, l’Insee a relevé une hausse de 26 000 habitants en 5 ans. Le taux de fécondité s’élève à 4,1 enfants par femme, dont 5 enfants par femme d’origine comorienne, et 3 enfants par Mahoraise.
Sur l’ensemble de la population mahoraise, 40% étaient des étrangers en 2012. Un chiffre qui est resté stable par rapport aux données révélées en 2007. D’après Jamel Mekkaoui, 84 600 étrangers vivent aujourd’hui à Mayotte dont 51 000 ont vu le jour sur le département. La préfecture a régularisé les papiers des 25 000 d’entre eux tandis que 26 000 étrangers se trouvent toujours en situation irrégulière. Près de la moitié de ces derniers (51%) s’entassent surtout dans les communes de Mamoudzou, Koungou et Combani.
Jamel Mekkaoui a affirmé dans le Journal de Mayotte que "Mayotte est riche parmi les pauvres, et pauvre parmi les riches". En dépit d’un nombre élevé de familles monoparentales et un PIB par habitant 4 fois plus faible qu’en France, le département enregistre un taux de croissance de 6,3%. Il s’agit de 16 fois plus qu’en France métropolitaine. Mais avec un secteur privé peu développé, la pauvreté frappe de nombreuses personnes avec 84% de la population qui vivent sous le seuil des bas revenus. Une situation qui a des répercussions dans l’éducation.
Si les générations antérieures avaient un niveau scolaire élevé, 58% de la population ne maîtrisent pas les savoirs de base. Et pour cause : plus de 50% des Mahorais ont été scolarisés à l’étranger ou ne l’ont jamais été.
Le taux de chômage à Mayotte est de 31,6%. Ce chiffre a été obtenu en additionnant les données du BIT et des moins actifs. Selon Jamel Mekkaoui, "un tiers souhaite travailler, un autre tiers ne le souhaite pas, et un tiers travaille".
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