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Une opération d’inspection du Réseau échouage mahorais de mammifères marins et de tortues marines (REMMAT) a abouti à la découverte de carcasses de tortues braconnées sur l’îlot Mtsamboro, au large de Mayotte. En 2016, 230 tortues ont été découvertes mortes ou en détresse dans le département.
L’opération d’inspection a été menée par le Réseau échouage mahorais de mammifères marins et de tortues marines (REMMAT) afin de connaître l’ampleur du braconnage à Mayotte, rapporte le site lejournaldemayotte.com. Le 23 novembre dernier, les membres du réseau ont découvert les restes d’une trentaine de tortues tuées par des braconniers sur l’îlot Mtsamboro. Marine Dedeken, animatrice du REMMAT a expliqué qu’en 2015, son organisation a récolté 90 carapaces à la même période sur l’îlot. "C’était un gros pourcentage des tortues braconnées à Mayotte. C’est la raison pour laquelle on a choisi d’y retourner", poursuit-elle.
Cette année, 230 tortues ont été découvertes mortes ou en détresse, dont 80% pour cause de braconnage. Les restes retrouvés ont été comptabilisés et rejetés en mer. Au total, 26 carapaces de tortues vertes ont été découvertes à Mtsamboro, ainsi que des ossements de quatre autres. Le nombre est donc bien moins important que l’an dernier, mais cela ne signifie pas pour autant que la lutte contre le braconnage à Mayotte est sur le point d’être gagnée.
A Mayotte, les braconniers de tortues semblent changer leurs pratiques. Ils se montrent plus discrets et ne viennent pas forcément dépecer les animaux sur les plages et les ossements sont enterrés ou brûlés. Parmi ces trente tortues, la moitié correspond à des jeunes individus attrapés en mer. Le braconnage de tortues en mer s’ajoute à celui dont on parle plus régulièrement qui touche des tortues vertes adultes femelles, massacrées au moment où elles viennent pondre sur les plages. "Ce ne sont pas les mêmes populations qui sont visées par ces deux types de braconnages", précise Marine Dedeken.
Les tortues marines et les mammifères marins sont protégés par la loi. Les braconniers et les consommateurs de tortues marines risquent jusqu’à 2 ans d’emprisonnement et 150 000 euros d’amende. Par ailleurs, la chair des tortues peut être toxique et occasionner de graves conséquences sur la santé, voire la mort du consommateur.
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