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L’île de Mayotte traverse actuellement une crise migratoire de grande ampleur. Les Mahorais accusent les immigrés comoriens d’être à l’origine de l’insécurité dans le département. Depuis plusieurs mois, des centaines de familles comoriennes ont été expulsées de leur habitation se retrouvant à dormir Place de la République à Mamoudzou. Mercredi, plusieurs immigrés ont été relogés.
Tous les journaux en ont parlé : l’expulsion violente de Comoriens installés sur l’île de Mayotte, accusés par des villageois d’être responsables de l’insécurité qui règne sur l’île. Des opérations de "décasage sauvage" ont été menées. Au moins 600 personnes ont été obligées d’abandonner leur maison. Se retrouvant dans la rue, ces réfugiés ont pris place dans un campement de fortune à Mamoudzou (chef-lieu) depuis le 15 mai.
Face à la situation désastreuse, des associations (la Cimade, le Gisti, le Secours Catholique, Médecins du Monde, la Ligue des droits de l’Homme) se sont regroupées pour leur venir en aide. Mardi, elles ont déposé un "référé liberté" auprès du tribunal administratif contre la Préfecture de Mayotte et la mairie de Mamoudzou. Ce référé est une "requête possible lorsque l’on considère qu’une personne morale de droit public porte une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale". Dans leur requête, les associations demandaient le "relogement en urgence ( ) dans des conditions dignes" et "une solution pérenne par la suite".
Dès mercredi, "une solution était retrouvée", a indiqué à l’AFP un membre de la Cimade. Une audience s’est tenue et une solution de relogement en urgence a été trouvée. Le juge a en outre reporté sa décision à jeudi pour vérifier que "les conditions soient réunies". Dans tous les cas, mercredi soir, les "200 à 300 personnes" qui campaient encore sur la place de la République ont été conduits dans un établissement hôtelier du village de Kwalé selon le collectif d’associations.
"Malgré les efforts déployés par les services de l’État, force est de constater que les personnes qui se sont installées sur cette place ne bénéficient pas de conditions de vie satisfaisantes", a expliqué dans la soirée la préfecture dans un communiqué. Pour la préfecture, cette solution provisoire, est déjà "une solution digne et humaine" qui permettra à tous "de trouver, à court-terme, une solution plus pérenne". Par ailleurs, la Place de la République sera rendue à son fonctionnement habituel.
Pour la Ligue des Droits de l’Homme, l’hébergement trouvé est "une solution précaire". Selon lui, le propriétaire de l’établissement s’est spontanément engagé à accueillir les familles "jusqu’à la fin du Ramadan (7 juillet, ndlr)" seulement.
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