Après une nuit de violences, le ministère de l’Intérieur a décidé ce mercredi d’envoyer des renforts pour rétablir le calme à Mayotte.
Alors que les Mahorais réclament depuis deux semaines l’"égalité réelle" avec la métropole, des violences urbaines ont éclaté dans la nuit de lundi à mardi à Mamoudzou, chef-lieu du département. Une situation qui a conduit le ministère de l’Intérieur à déployer davantage de forces de l’ordre.
Établir une feuille de route
La situation est tendue à Mayotte avec le mouvement de grève déclenché depuis deux semaines. Les ministres de l’Intérieur et de l’outre-mer ont décidé de renforcer la liaison entre leurs ministères à propos des questions de sécurité en outre-mer, a déclaré mercredi la ministre George Pau-Langevin, à l’issue d’un entretien avec Bernard Cazeneuve. La procédure passera notamment par la mise en place d’une "structure de liaison" et d’"une feuille de route" envoyée à chaque préfet, a-t-elle précisé sur le récit du Parisien. La ministre de l’outre-mer a en effet évoqué les difficultés qui existent en Guyane, à la Guadeloupe, en Nouvelle-Calédonie.
La tension palpable
Suspendu en novembre à cause de l’état d’urgence décrété après les attentats du 13 novembre, le mouvement de grève pour réclamer l’"égalité réelle" avec l’Hexagone a repris fin mars. Ces derniers jours, la tension était palpable avec de nombreux barrages érigés, des voitures saccagées ou encore des habitations caillassées. Avec les moyens qu’elle avait à sa disposition, la Préfecture a dressé mardi soir un dispositif renforcé dans les quartiers de Mamoudzou, rapporte Le Point. La directrice de cabinet, Florence Ghilbert-Bezard a confié à l’AFP que cette mesure a permis de ralentir les violences entre bandes rivales. Toutefois, une centaine de jeunes, présents dans la soirée dans les rues de Mamoudzou, ont toujours abîmé des voitures.
Les mesures à prendre
En raison des blocages au niveau des principales routes, de graves perturbations ont été constatées sur l’île. D’autant plus que les activités économiques fonctionnent partiellement ou au ralenti. La ministre de l’outre-mer souhaite renforcer la prise en charge de la protection des jeunes à Mayotte, car le département ne dispose que des services un peu embryonnaires et quelques associations qui fonctionnent de manière insuffisante. En matière sociale, "sur Mayotte, on a besoin d’inventer des règles pour ces rattrapages (avec la métropole)", a insisté George Pau-Langevin citée par Le Parisien. La ministre a entre autres évoqué le cas des personnes qui souhaitent avoir une retraite satisfaisante alors qu’elles n’ont pas cotisé. La question des revendications d’augmentation des salaires dans l’administration et les collectivités territoriales sera également étudiée.
#Mayotte Voitures cassées. forces de l’ordre mobilisées. Des bandes de casseurs sévissent 13e jour de grève générale pic.twitter.com/Fr34hcjyi0
— David Ponchelet (@ponchelet) 11 avril 2016