Après de nombreuses découvertes de cadavres sur la plage de Saziley, le Réseau Mahorais des Mammifères marins et Tortues marines (REMMAT) a signalé la mort de 350 tortues l’an dernier.
En sortant son bilan concernant le trafic de tortues, le REMMAT qui recense les animaux morts, blessés ou échoués sur les plages mahoraises et en mer, a également évoqué le manque de réactions malgré les démarches déjà entreprises pour le classement du lagon.
Le braconnage, première cause de mortalité des tortues marines à Mayotte
En 2014, environ 350 cas de tortues marines mortes ont été dénombrés par le réseau, dont plus de 80 % concernent des tortues braconnées, a-t-on appris dans le Journal de Mayotte ce mardi. En effet, le braconnage constitue la première cause de mortalité des tortues marines à Mayotte. "Les braconniers veillent à effacer les traces de leurs actes illégaux en faisant disparaître les restes des cadavres en mer ou sous le sable", a expliqué le REMMAT.
Insuffisance des moyens humains et techniques
Sur les 140 plages de pontes de Mayotte, une cinquantaine sont frappées par le braconnage et les plages concernées sont surtout les plus isolées et les plus inaccessibles. Avec l’existence dans le département de braconnage en mer à l’aide de harpons, de filets et à la ligne, il faudrait une importante organisation pour assurer une présence régulière sur les différents sites. De nombreuses actions anti-braconnage sont actuellement menées par la Brigade Nature de Mayotte avec le renfort de la Brigade Nature de l’océan Indien, du Conseil Départemental ou du Parc naturel marin et la Douane. Souvent conjointes entre plusieurs services, les actions se manifestent par des opérations de dissuasion et de répression sur les plages. Toutefois, les moyens humains et techniques sont encore insuffisants.
La viande de tortue vendue entre 10 et 15 euros le kilo
Selon toujours le REMMAT, la viande de tortues est vendue sur le marché noir entre 10 et 15 euros le kilo. Le poids d’une tortue verte adulte varie autour de 100 kg et le prix de la viande d’un animal dépecé peut s’élever à quelques centaines d’euros. Il s’agit certainement d’un argent rapidement gagné, mais à long terme, cette mauvaise pratique "peut avoir des conséquences socio-économiques néfastes en nuisant au potentiel de développement touristique de l’île". En effet, une tortue vivante a plus de valeur qu’une tortue tuée parce qu’elle garantit, tout au long de sa vie, la pérennisation de la présence de tortues à Mayotte.