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Sur 3.142 cas signalés de radicalisation dans la religion qui mène à l’exclusion, huit se trouvent à Mayotte. Si le chiffre semble bénin, la menace d’expansion reste pourtant bien présente.
Une campagne de lutte contre l’extrémisme
Le Ministère de l’Intérieur et le Comité interministériel de la Prévention de la Délinquance (CIPD) ont réalisé une campagne de communication pour tenter d’endiguer l’expansion de l’EI et de ses idéaux religieux à Mayotte. Le but est d’empêcher les départs précipités pour la Syrie en repérant au premier abord les individus dont le comportement virerait soudainement à l’isolation. La préfecture de Mayotte tente toutefois de préciser qu’"il ne s’agit pas de dénoncer ceux qui choisissent une approche plus rigoriste de l’islam, chacun doit pouvoir pratiquer sa religion comme il l’entend." En effet, si la majorité des mahorais sont musulmans, cela n’empêche pas l’extrémisme de commencer à se répandre. Sur 3.142 signalements de cas d’exclusion, huit concernent Mayotte.
Les jeunes sont les principales cibles
Si le chiffre semble modéré par rapport à la Réunion et ses 48 cas enregistrés, le ministère de l’Intérieur redoute tout de même une expansion à Mayotte. Le problème est que les personnes qui tendent vers cette radicalisation ne sont pas vraiment en quête de spiritualité. Ils cherchent plutôt à exprimer leur révolte pour donner un sens à leur vie. "Ils auraient pu s’accrocher à n’importe quelle branche : une secte, le suicide ou la drogue. La force du discours djihadiste est qu’il donne réponse à tout. Il s’agit d’un kit de solutions."
D’après les statistiques délivrées par le Monde, près d’un quart des signalements en faveur de la radicalisation sont des mineurs, en majorité des hommes. Toutefois, 35% de ces recrutements sont des femmes, toutes tranches d’âge confondues. Mayotte constitue donc un terrain de potentiel pour les djihadistes sachant que les jeunes y sont actuellement en mal de repères.