Le président du Conseils général de Mayotte a été convoqué, pour la première fois, par la juge d’instruction pour s’expliquer sur les accusations portant sur des "faits de détournement de biens et favoritisme".
En juin 2013, Daniel Zaïdani a été mis en examen pour détournement de fonds et favoritisme. Près d’un an après, il a été convoqué par la juge d’instruction, Sylvie Roy. Jeudi dernier il a ainsi pu évoquer le fond du dossier. Comme l’indique Le Journal de Mayotte, le président du Conseil général a été longuement entendu durant la matinée et une partie de l’après-midi du 20 novembre. Une audience très attendue car il avait fait valoir son droit au silence lors de sa garde à vue, et avait déposé ensuite plusieurs recours.
Selon son avocat, Me Benoît Jorion, l’entrevue s’est déroulée sans ambiguïté. "Il attend ce moment depuis un an et demi. Daniel Zaïdani est très content d’avoir pu s’exprimer et produire les documents qui lui permettent de justifier son action", précise-t-il au JDM. "Il n’est pas impossible que la juge veuille le réentendre", souligne l’avocat. L’affaire peut ensuite déboucher sur un non-lieu ou sur la tenue d’un procès en audience correctionnelle.
La justice reproche au président du conseil général notamment l’achat de deux véhicules, le financement de concerts du groupe Sexion d’assaut à Madagascar et à Grande Comore en septembre 2012, et l’organisation d’un repas à son domicile, à l’occasion d’une rupture de jeûne, facturé 5.000 euros. Tout cela aurait été payé avec l’argent de la collectivité. L’avocat de Daniel Zaïdani, Maître Benoit Jorion, affirme qu’il n’y a aucun délit commis par son client.