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L’homme devait répondre d’agressions sexuelles commises à l’encontre de trois mineurs en 2013 dans le sud de Mayotte. Il a été entendu par le tribunal de Mamoudzou.
Prénommé Ahmed, l’homme était penché vers son traducteur en répondant aux questions, comme si ses réponses étaient trop difficiles à assumer en public, raconte le site lejournaldemayotte.com aujourd’hui. Sa première victime était un garçon de 11 ans, croisé dans rues de Kani-Kéli et à qui il a proposé de l’argent contre des relations sexuelles.
« C’était au bord de la plage », a-t-il précisé. Puis, la proposition a été plus directe à un adolescent de 14 ans. Le collégien était aux champs avec lui quand il a sorti trois billets de 50, de 20 et de 10 euros. « Il voulait me laisser cet argent pour me b… », dira simplement l’adolescent.
« C’était pour blaguer avec lui », tente de justifier l’homme qui n’a pas convaincu grand-monde. « On va passer à autre chose que des blagues », a prévenu le président Rieux, « parce que dans la même période, une institutrice découvre des faits sur un enfant. »
C’est à ce moment-là, en effet, que l’affaire éclate au grand jour. L’institutrice en question est allée voir la police, pour mettre sous protection l’enfant qui était âgé de 8 ans et demi aux moments des faits. Ahmed a sévi cinq fois, quatre à la plage et une à la rivière où il a été surpris par un passant.
« Etes-vous attiré par les petits garçons ? » demande le juge. « Je ne sais pas comment c’est arrivé, c’est un accident », explique Ahmed. Le président demande plus de précision : « Donc, il y a eu 5 accidents avec ce petit ? »
Ahmed est reconnu comme étant un récidiviste en puissance, mais aucune prise en charge n’a encore été opérée. Il est aujourd’hui en détention préventive depuis juillet 2013, et n’a été vu par un psychiatre que trois fois.
Son avocat prévient : « Vous ne pourrez pas l’enfermer ad vitam aeternam ». « A un moment donné, il va bien falloir qu’il se réinsère dans la société, auprès de sa femme et de ses enfants ». Il a été adjoint à un suivi socio-judiciaire avec une obligation de soin de 3 ans qui commencera après les quatre 4 ans de prison qu’il va devoir purger.
Il va devoir payer 5 000 euros pour sa principale victime, 2 000 euros pour la mère du petit et 300 euros pour chacun des deux autres enfants.