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Une nouvelle souche de leptospirose a été identifiée à Mayotte. La découverte vient de faire l’objet d’une publication scientifique internationale.
C’est à des chercheurs de l’Institut Pasteur appuyés par les équipes du CHM que l’on doit la découverte de la "Leptospira mayottensis", le nom d’une nouvelle souche de leptospirose identifiée à Mayotte, rapporte aujourd’hui le site lejournaldemayotte.com. La leptospirose est particulièrement virulente à chaque début de la saison des pluies à Mayotte, et la population est mise en alerte contre les risques d’une maladie dont on ne sait finalement que peu de choses.
La nouvelle espèce, qui vient d’être découverte est endémique à Mayotte. La leptospirose est due à des bactéries qui se transmettent à l’homme par l’urine des rats mais aussi des zébus, des chiens et des chèvres. Les déjections des animaux contaminent le sol et se diluent sur de grandes surfaces avec les pluies. "Il suffit qu’une plaie aussi minuscule qu’une piqure de moustique entre en contact avec la bactérie, pour être contaminé", explique Sabine Henry, médecin à l’Agence régionale de Santé (ARS).
L’eau souillée peut être aussi un vecteur de la leptospirose. Les bactéries entrent dans l’organisme par la bouche, le nez ou les yeux lors d’une baignade, par exemple. Les enfants sont donc particulièrement à risque lorsqu’ils sont pieds nus, ainsi que ceux qui travaillent la terre.
Les symptômes de la leptospirose apparaissent une ou deux semaines après la contamination : forte fièvre, douleurs musculaires ou articulaires, migraines. La maladie peut donc être prise pour une forte grippe souvent bénigne mais elle peut se révéler beaucoup plus graves. Des atteintes du foie, des reins ou du système nerveux peuvent survenir.
Un prélèvement sanguin est effectué et le diagnostic sérologique est effectué au laboratoire du CHM chaque fois qu’un patient est susceptible d’être atteint. Si le résultat est positif, la souche est systématiquement envoyée aux spécialistes de l’Institut Pasteur à Paris qui est le centre national de référence pour la maladie. Des vérifications sont alors faites par les scientifiques qui peuvent établir qu’ils connaissent la souche ou pas.
Depuis le début de l’année, 95 cas de leptospirose ont été diagnostiqués à Mayotte. En 2011, un record a été enregistré avec 171 patients infectés.
"Leptospira mayottensis" est désormais connue de tous les spécialistes mondiaux de la maladie depuis la publication de l’étude dans la revue scientifique International journal of systematic and evolutionary microbiology.