Des milliers de conifères et arbres fruitiers ont été détruits lors d’un incendie provoqué par des habitants qui voulaient empêcher une invasion acridienne dans le nord de Tananarive.
Face à la colonie de criquets qui se faisait menaçante depuis mardi, des habitants d’Ankazobe, un district du nord de la capitale malgache ont provoqué un incendie le lendemain matin afin d’éloigner les bestioles mais au lieu de les soulager, cette stratégie n’a fait qu’empirer leur malheur. Les criquets n’ont pas déserté les lieux alors que le feu, lui, a fait de nombreux dégâts, essentiellement au niveau du plateau de Bendambo.
L’embrasement s’est en effet propagé à une vitesse folle, notamment en début de soirée, qu’il était impossible pour les riverains de le circonscrire. Selon une estimation provisoire, les flammes ont dévoré des milliers de conifères et arbres fruitiers établis sur une dizaine d’hectares, un bilan définitif devant encore attendre l’évaluation faite sur place par les éléments de la gendarmerie locale.
" Ce chaos aurait pu être évité si le fokonolona (la population locale, ndlr) avait formé ses rangs à temps pour circonscrire l’incendie ", déplore dans Express de Madagascar un cultivateur qui figure parmi les sinistrés. " Ces individus insouciants qui avaient tout brûlé sans penser aux conséquences de leurs actes devraient être tenus pour responsables ", s’insurge encore ce dernier, dénonçant des " imprudences " et " agissements irréfléchis " qui laissent de nombreux producteurs dans le désarroi total.
Le district d’Ankazobe souffre depuis la mi-avril d’une grave invasion acridienne. Faute de moyens, les essaims de criquets sont vite revenus à la charge menaçant ainsi la filière agricole de plusieurs localités. Lors du premier épisode, les techniciens du ministère de l’Agriculture n’ont pu procéder qu’à un traitement par voie terrestre. Ce qui ne leur avait pas permis de couvrir entièrement les surfaces infestées.
" Nous ne disposons pas des moyens nécessaires pour les éradiquer. Nous avons besoin d’un hélicoptère pour les interventions rapides mais les trois qui sont opérationnels sont à Antsirabe, Toliara et Morondava ", avait expliqué à l’époque Bruno Joseph Rakoto, directeur régional du développement rural d’Analamanga.
A l’heure actuelle, plusieurs nuages de criquets sont actifs dans diverses régions du pays qui s’expose de plus en plus à une grave insécurité alimentaire compte tenu des effets ravageurs de ces insectes migrateurs sur les cultures.